dimanche 31 août 2008

Partir pour revenir

Home, sweet home

Il est environ 6h quand il faut que l’on se réveille pour ne pas être en retard à l’arrivée à Strasbourg. On prépare nos affaires et on regarde le paysage. Qu’est ce qu’on est content de voir la France et des voitures immatriculées à la française. Je descends à la gare de Strasbourg avec joie. J’entends parler français comme j’entendais parler le mandarin dans les rues de Pékin, où le Mongol dans le Transsibérien, où le Russe sur le lac Baïkal, ou l’Azéri sur la mer Caspienne, où le Turc sur le Bosphore. On est allé retirer sur les bornes automatiques le billet de TGV Strasbourg-Paris, puis papa s’installe quelques part pour me laisser aller aux toilettes à 50 centimes, pour me préparer et me faire tout beau pour le retour. Après trois jours de train, c’est pas du luxe ! En sortant, je tombe sur Louis qui veut appeler sa fille, je l’aide et il me remercie. On a encore un peu de temps, j’en profite pour aller jeter un coup d’œil au résultat de Marseille, je suis content car ils ont gagné 2-1 face à Sochaux. Je rejoins papa et on va à la boulangerie de la gare. Ensuite, on va vers notre dernier train, le TGV pour Paris qui doit arrive. On s’installa à notre place et on se met à jouer aux échecs et pour la troisième fois de suite, je bats papa. Ensuite comme il faut charger les batteries, je m’assois en face d’un monsieur qui a une prise pour recharger. Je me mets à parler avec lui. Il vit à Aix et est va voir sa tante à Strasbourg, puis comme je m’ennuie, il me prête son magazine que je lis ave joie. On arrive à Paris, je lui dis au revoir et je me prépare à descendre et quand j’arrive en bas. Je crie de joie et je saute dans les bras de maman, de Djanan, de Titou, de Mina de Marina, de Soheil, de Rodolphe, de Roshanak puis de Sam et Tristan qui arrivent plus tard et là, je me dis avec papa on l’a fait !
A maman qui me demande plus tard à la maison: "Si tu devais dire la chose la plus importante de ce voyage, qu'est ce que tu dirais?" Je lui ai répondu: "Tu vois maman, maintenant, j'ai confiance en moi."

samedi 30 août 2008

Jour de fête

Courir après le temps 

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de maman. On se dit que l’on doit l’appeler. Dans ce train où on a mal dormi, assis dans ces sièges, on va passer un coup de fil à maman ; elle est contente de nous entendre, de ses 40 ans, de nous retrouver bientôt; elle est contente de tout. On retourne s’asseoir et on commence à parler avec l’Américain et avec notre voisin qui est un jeune Croate parti en vacances en Roumanie. Quand on arrive près de Budapest comme on a un train à prendre, je me demande si l’on va pas le rater. Finalement, on arrive tellement en retard à Bucarest, qu’on le rate d’une demi heure, même en jouant avec l’heure de décalage. On descend, on dit au revoir à l’Américain et on va vers le guichet de vente de billet international pour voir s’il y a un autre train Budapest-Vienne. Heureusement, il y en a un à 17h qui nous permet de ne pas rater le train Vienne-Strasbourg. On achète nos billets et pendant ce temps, papa voit un monsieur un peu rond, assez âgé avec un béret français qui a l’air perdu. Papa lui dit ce qu’il faut faire et il le remercie. On va au restaurant pour aller manger et boire un petit truc avant de prendre le train. Cette fois, pour ne pas avoir à prendre le train au vol, on y va un peu en avance. On se retrouva à côté de ce monsieur et j’apprends qu’il est Français. Je me mets à parler avec lui et j’apprends que c’est un ancien maquisard, qui, à 35ans fut Maire de sa commune. Pendant la 2ème guerre mondiale, il a été arrêté. A la fin de la guerre, il a décidé d’aller vivre avec son fils en Roumanie. Je lui demande quelques conseils en politique et je suis fasciné par la vie de ce monsieur qui s’appelle Louis GALLET. On regarde le paysage et on voit arriver en Autriche, une multitude d’éoliennes. Finalement, malgré notre inquiétude, on arrive à temps pour le train de Strasbourg que l’on prend. On arrive dans nos couchettes et on s’installe. Demain, on est en France ! Je n’y crois pas.

vendredi 29 août 2008

Galères de train

Seuls dans la foule hostile

Ensuite, on retourne prendre nos bagages et on va prendre notre train mais quand on arrive, le train est en train de partir. Bon, ça ressemble à une scène déjà vue. On court et on saute dedans in extremis, mais on se trompe de wagon. Il y a plein de monde partout dans le couloir, près des portes ; beaucoup ont bu..."beaucoup" bu. Ce n’est pas très rassurant. Pour atteindre notre wagon, le contrôleur doit nous ouvrir les deux portes entre les deux wagons. Papa lui en criant à travers les portes, mais il refuse. Alors papa se met à frapper très fort sur la vitre pour qu’il vienne et finalement il nous ouvre, on rentre et on va à notre place et on se retrouve en face de nous notre ami américain. On s’asseoit dans nos sièges assis. Pas de couchette ce soir ! Et on essaye en vain de dormir. Finalement, la personne à côté de moi s’en va et je peux m’endormir. Alors, je dors profondément tout le long de cette autre nuit.

Bucarest en transit: entre pauvreté et richesse

La souffrance d'un peuple pour un palais

On se prépare pour descendre et quand on arrive à Bucarest, on court pour attraper notre autre train mais quand on arrive sur le quai, on le voit partir. On se rend au point de vente international et on retrouve notre compagnon de voyage, l’Américain qui attend comme nous, pour acheter un billet pour le train suivant qui part à 23h45. Je veux savoir ce qui se passe et je m’approche de papa pour lui demander. Et là il me répond : « Retourne garder les bagages, ici ils volent en 3 secondes. Alors, je retourne puis je reviens mais papa me redit la même chose alors je retourne pour garder les bagages et j’attends que papa ait fini d’acheter les billets. Je dis les billets, car Roshanak nous avait appelé un peu avant, pour nous dire qu’elle avait trouvé un trajet rapide qui faisait Bucarest-Budapest-Vienne-Starsbourg-Paris qui nous faisait arriver le 31 au matin vers 10h30. On arrive à acheter un billet, mais pas le deuxième car la dame nous dit que la vente est pour le moment fermée et qu’il faut revenir plus tard. Comme nos amis Iraniens d’Istanbul nous ont conseillé d’aller voir le Palais de Ciaucescu, on décide de mettre nos bagages à la consigne de la gare et de prendre un taxi pour se rendre au palais. Avant de prendre le taxi je descends dans le métro de Bucarest pour voir comment il est, car les métros et les tunnels sont l’une de mes passions depuis tout petit, alors je prends un petit plan et je remonte pour prendre le taxi. Quand on arrive au fameux Palais, on se retrouve face à un monstre de bâtiment magnifiquement taillé et éclairé d’une très belle lumière et on prend des photos. Je dis même à maman qu’il fait au moins le double de Versailles. Il paraît que c’est le pays tout entier et le peuple qui a souffert pour ce Palais. Je remarque que les panneaux des rues sont exactement comme à Paris. Quand on fini de voir cette merveille, on décide de retourner à la gare. On a faim , alors après de la gare, on achète des fruits, du yaourt et un Kebab au poulet ; que c’est bon ! On retourne à la gare, papa s’installe au Macdo pour boire un expresso. Ca, c’est un scoop, car papa au Mac Do, c’est juste impossible ! On va voir la dame qui vend les billets et là elle nous dit qu’elle a les billets Vienne-Strasbourg et on la remercie.

Impatience et ennui

Sur les rails vers Bucarest

Ce matin-là, c’est dans ce lit-couchette bien confortable que je me réveille. Il y a encore des contrôles. Un américain à coté de nous d’environ 70 ans en a marre de devoir toujours sortir son passeport. Papa se met à parler avec lui du monde d’aujourd’hui et des Etats-Unis. Pendant ce temps, j’écoute, mais comme je n’interviens pas, je m’ennuie. Alors, papa me propose de trouver des trajets plus rapides qui pourraient nous faire arriver à Paris pour le 30 août, l’anniversaire de maman. Je cherche, mais je ne trouve pas, je ne fais que chercher même en appelant Roshanak à Paris. Finalement, papa me dit d’aller voir dans le wagon d’à coté car il y a des francophones qui connaissent peut-être un trajet pour aller à Paris. Je vais vers le wagon d’à côté, mais tout le monde dort. Bon, je reviendrai plus tard. Je retourne voir papa. Sur la tablette du train, il y a plein de nourriture dont du thon que j’adore. Papa me dit qu’adorables comme ils sont, ce sont nos amis iraniens d’Istanbul qui nous l’ont donné et que cela vient d’Iran. Je suis si content de manger du thon d’Iran ! Quand je finis mon repas, je ne peux pas me lever pour aller voir si les Français ne sont pas réveillés car il y a un autre contrôle. A chaque fois que je me lève, papa me crie dessus , un peu ironique : « Vas y. Va les voir. », ce qui veut dire : « tu peux y aller, mais de toute de façon, tu vas devoir revenir tout de suite pour le contrôle. »… et il a raison. Après le contrôle, comme j’ai encore faim ou peut-être que je n’ennuie un peu, je mange le thon. Et après, je retourne voir les Français, ils sont enfin réveillés. Et je commence à parler avec eux. En fait, il ne sont pas tous Français : deux d’entre eux sont Belges. Je leur demande s’ils ont un plan pour retourner au plus vite à Paris en train. Comme ils ont tous le pass Interail, ils me donnent la carte des chemins de fer pour que je sache comment je peux rentrer à Paris, cela m’arrange. Je fais mes petites recherches et je cours pour retourner voir papa pour lui dire ce que j’ai trouvé, il est content de ma trouvaille, alors on se met à appeler Roshanak pour lui demander de chercher des trajets sur Internet et de nous trouver les horaires. Elle appelle, mais on voit en fait qu’il nous est impossible de rentrer le 30 août, alors, on décide de garder notre trajet initial de passer par Venise. Je retourne voir mes nouveaux amis et je parle avec eux de tout et de rien. A un moment, on nous annonce que l’on va passer au-dessus du Danube et je prends mon appareil et je sors ma tête de la fenêtre pour prendre quelques photos de ce fleuve mythique. Comme on n’est pas loin de Bucarest, je dois rejoindre papa pour faire les bagages, mais comme je suis resté trop longtemps en dehors du compartiment, papa a déjà fait les bagages.

jeudi 28 août 2008

Laisser l'Orient

Dernière escale ferroviaire turque

Ensuite, on se dirige vers la gare et comme on est en avance on s’assoit dans le café Orient Express. Ensuite, on s’approche dans le train et on tombe sur un Iranien qui habite Bucarest. On voit une belle image d’amour : une jeune fille en pleurs dans les bras de son copain sur le quai de la gare. On monte dans le train, on s’installe dans le compartiment. Et on s’endort. Au milieu de la nuit, on est réveillé : on passe la frontière bulgare et tout le monde doit descendre ! Ca, on a jamais subi cela, dans aucun train pour aucune frontière ! Bien sûr, on est les derniers et on doit attendre le plus longtemps. On se fait contrôler au bout d’une heure d’attente debout, puis je vais me coucher et je dors. Le train peut redémarrer.

Sur la rive asiatique de notre monde

Souvenir de mon enfance

On se dirige ver la rive du Bosphore pour prendre un bateau. Après de longues recherches, on trouve enfin ce bateau, mais pendant qu’Amir achète les billets, papa bien sûr, est parti on ne sait où pour prendre des photos. On le cherche partout car le bateau doit partir d’une minute à l’autre. Finalement, il arrive au dernier moment et on saute dans le bateau. Ce bateau fait un aller retour entre la rive européenne et la rive asiatique d’Istanbul. A chaque fois que l’on veut photographier Aya Sofia et la mosquée bleue, il y a un bateau qui fait exprès de nous cacher la vue. On descend à un arrêt où, 14 ans plus tôt j’ai posé pour la première fois mon pied en Asie. Il y a même des photos dans l’album de famille, à la maison. Puis, le bateau se vide et pour se remplir plus tard, pour faire le trajet du retour et nous est les seuls à rester dans le bateau. Derrière nous, il y a un jeune qui a un T-shirt de marque française et je me dis : « Lui, il ne peut être que français. » Je m’approche de lui et lui dis : « Bonjour. » Puis, on commence à parler. En fait, il est d’origine turque, habite à Rennes et est le membre d’un groupe de RAP qui s’appelle MICRONOLOGIE que je vous conseille d’écouter. On a parlé de tout ce qui peut se passer autour de la Turquie, de la France, des banlieues, du RAP etc. On revient sur l’autre rive du Bosphore, je lui dis : « Au revoir. » et puis, on part à la recherche d’un restaurant. Je prends un Kebab de poisson alors que papa et Amir vont dans un restaurant typique turc. Moi, je prends juste deux Ayrans.

Histoires de photographes

Sous l'oeil tendre d'Ara Gular

On refait un petit tour dans le marché quand téléphone un grand photographe Ara Gular. Il propose à papa de le voir, alors on reprend la voiture. On va vers le café d’Ara Gular, mais comme Amir ne connaît pas et nous non plus, on met plus longtemps que prévu à trouver ; mais bon, on trouve ! Arrivés devant l’Ara Café, on cherche cet homme. Au loin, on voit un petit homme chauve assez rond qui est en train de parler avec d’autres personnes. On s’approche de lui et quand il nous voit, il est fou de joie. Il nous dit d’aller nous asseoir et qu’après, il vient nous parler. On commande de quoi boire et manger puis, on attend. Il arrive. Il propose à papa de parler en français, il accepte mais ensuite il lui répond en turc, merci pour moi ! J’ai rien compris. Ara Gular nous propose d’aller visiter ses musées et son bureau pendant qu’il continue à parler avec ses amis allemands. On monte et au fil des photos, les siennes, on lit des histoires. Je suis fasciné par toutes les personnalités qu’il a photographiées et rencontrées. Mais, ce qui me fascine le plus, c’est que cet homme a dans son bureau un dessin de lui, fait par un certain PICASSO. On redescend et je vais parler à Ara. J’apprends qu’il a vécu près de la moitié de sa vie à Paris mais qu’aujourd’hui il ne veut plus prendre l’avion car l’avion lui fait peur. Il m’offre un livre, je le remercie et je lui dis au revoir et on retourne dans la voiture.

Bosphore et Bazar

Balade dans Istanbul

Après avoir montré le blog à Nader et Bahram, on part pour le Bosphore. On y arrive assez vite. Papa me demande de mettre le micro et de parler avec Amir de tout ce qui peut intéresser les jeunes en France. On parle de la Turquie, de l’Iran, du foot et de plein de choses. Après cette petite balade près du Bosphore, on se dirige vers le grand bazar d’Istanbul. On entre dans un endroit fermé mais rempli de lumière et de vie de tous les cotés. Les touristes se mêlent avec les locaux pour y faire des affaires. Il y a de grandes avenues et des petites rues ; c’est comme une ville dans la ville. Après avoir fait un petit tour, on s’installe dans un restaurant pour manger un Kebab, ça fait du bien après tant d’absence. Quand on a fini, on va chez le cousin de Nader qui a un magasin de change de devises dans le bazar. Son magasin est très coté dans le bazar et j’y apprends beaucoup de choses sur le métier du change.

Recherche d'identité

Halte familiale 

Ce matin, c’est tôt que je me lève. Après avoir vu sur mon IpodTouch grâce au Wi Fi la victoire de l’OM, je vais me promener et faire un tour de la maison, puis je reviens m’asseoir sur les escaliers en face de ma chambre. C’est à ce moment qu’Homid sort de sa chambre, il se prépare pour aller prendre son avion pour Berlin. Quand il a fini de prendre sa douche, on descend et il me propose de boire un jus de fruit en bas. Je reste seul dans le jardin à écouter le chien aboyer au passage d’un jeune garçon. Quand j’ai fini mon jus je vais le poser dans la cuisine, c’est ici que je vois une grande télé. Je l’allume et je tombe en zappant sur TV5 Monde, une chaîne française que l’on trouve partout dans le monde des hôtels. Je regarde un peu les programmes et je tombe sur le Télématin de France 2. Maheen, la femme de Nader arrive pour préparer le petit-déjeuner, je me lève, je la salue et je lui demande si elle a besoin de mon aide, elle me répond que non. J’insiste, mais elle m’assure que non alors je me rassois et continue à regarder la télé. C’est pas tous les jours que j’entends parler français ! C’est un peu de la France, dans une maison qui est un peu l’Iran, en Turquie. Après le journal, Nader arrive, je lui donne la télécommande car j’ai fini ce que je voulais regarder. Papa arrive et on se met au petit déjeuner une table complète, remplie de bonnes choses que l’on a pas eu pour un petit déjeuner depuis fort longtemps…comme de la confiture, du bon pain et du fromage. Pendant le petit déjeuner je parle à Nader et sa femme de mon désir d’obtenir la nationalité iranienne, en plus de ma nationalité française. Ils me disent qu’il n’y a aucun problème qu’il suffit d’aller à l’ambassade en France et de demander et que s’ils ne veulent pas en France, je n’ai qu’à venir à Ankara avec eux où l’ambassadeur d’Iran est un bon ami. Ensuite, je vais préparer nos affaires puis, avec Amir, j’essaye d’envoyer les photos que j’ai mises auparavant dans des dossiers. Mais, je ne sais pas pourquoi, on ne peut pas envoyer les dossiers de l’ordinateur d’Amir mais uniquement les photos l’une après l’autre. C’est très long. Heureusement qu’Amir est là pour m’aider. Quand on a enfin fini, on range toutes les affaires dans la voiture et on est prêt à partir. Papa nous rejoint et l’on s’en va vers le bureau de Nader pour lui dire au revoir car on ne le verra pas avant ce soir, notre départ en train. Ce matin, il n’y a pas trop de trafic ; heureusement ! On arrive, Nader me montre son passeport iranien et je suis ému.

mercredi 27 août 2008

Au carrefour des mondes: Istanbul

La générosité à l'état pur

On s’envole. On se dit qu’on aurait bien voulu faire ce trajet en train. Ce sera pour une autre fois ! On reste dans l’avion à se reposer. Après environ trois heures de vol, on se retrouve à l’aéroport d’Istanbul. On va récupérer nos bagages et on voit par la fenêtre Amir le fils de Nader, un bon ami de papa et de Paricher, ma tante qui vit à Bakou. On le salue. De joie de nous voir, il nous prend dans ses bras. C’est si chaleureux ; ça fait plaisir. Parfois, en France, les retrouvailles, c’est toujours avec beaucoup de retenue, comme s’il faut pas montrer, comme si ça ne se fait pas. C’est froid. Moi, j’ai bien aimé la manière dont Amir nous a accueilli. 
Il nous donne nos billets Istanbul-Venise par Bucarest et Budapest, qu’il a achetés avant notre arrivée. Il n’a même pas accepté qu’on lui donne l’argent. C’est trop classe cette générosité. On attend le chauffeur de Nader et quand il arrive, on peut enfin monter dans la voiture, ce qui ne veut pas dire que l’on est déjà arrivé ! Dans la voiture, pour mieux connaître Amir et pour passer les embouteillages célèbres de cette ville, je parle avec Amir. Il est né à Istanbul et parle Istanbuli, Farsi et Anglais. Finalement, après une heure à rouler par-ci par-là, nous voilà enfin devant le bureau de NAB Group, le groupe de la famille de Nader, et de ses deux frères Bahram et Shahram que l’on a vu il y a quelques jours à Bakou. Je le rencontre et me mets à lui parler. Lui, il nous parle de la beauté de ce voyage que nous faisons avec papa ; puis, papa et lui se mettent à parler en azéri de leur père respectif. Il y a aussi le frère d’Amir, un jeune homme barbu en costume qui parle les mêmes langues. Après avoir fini nos discussions, on rencontre Bahram que l’on salue alors qu’il travaille dans le bureau juste à coté, puis on descend pour prendre la voiture et aller chez Nader. En bas, il y a Amir qui cherche sur Internet si son garage n’a pas retrouvé sa carte d’identité et sa carte bancaire qu’il a perdues dans l’après-midi. On prend la voiture et on passe devant des maisons de pauvre, très cabossées avec des routes dans tous les sens pour arriver finalement dans un garage. On rentre dans le garage. Il y a une porte pour aller dans leur maison. Nader ouvre ; sa femme nous salue. C’est une assez jeune femme très charmante qui est très maternelle. Elle nous montre un peu la maison et on monte par l’ascenseur dans notre étage qui est au deuxième. On nous montre notre chambre et on s’installe. Homid, le frère d’Amir me parle de la géographie de la Turquie et d’Istanbul depuis, puis papa descend pour aller discuter avec tout le monde. Moi, je rentre dans la chambre d’Amir où je vois un piano et un poster du film « le Parrain », ce qui signifie « jouer la musique du parrain au piano ». Quand je commence, papa m’appelle pour descendre manger. Je descends et je me retrouve dans une pièce en or avec un piano et une table royale avec un plat de riz et de viande azérie qui fait plaisir à voir après tous les petit plats par-ci par -là. Après avoir goûté le plat de notre hôtesse, je lui dis que c’est délicieux et je me ressers. Quand on a fini de manger, on va boire du thé et manger des chocolats et des pistaches. Ensuite, je remonte pour aller faire des petites recherches sur le Wi-Fi de mon Ipod Touch. Papa monte et me dit qu’il n’est pas content que je sois parti comme ça pour aller faire Internet. Il me demande d’aller me coucher, c’est ce que je fais et je dors.

Dans la ville de Kars

Cohue et désorganisation

Aujourd’hui quand on se réveille il ne faut pas perdre trop de temps, car on a un avion à prendre. On se prépare et je me mets à écrire un texte pendant que papa descend dans la rue pour prendre des photos. Comme il y a le Wi-Fi, après avoir terminé le texte, je me mets à aller sur Internet sur mon Ipod Touch. C’est à ce moment que papa revient. Il faut y aller. Après avoir fini de ranger les dernières petites affaires, on descend pour faire le check out. Pendant ce temps je regarde des gens jouer à un jeu de pions turcs dont je ne connais pas bien les règles mais que je veux apprendre. J’adore jouer. Finalement, comme le taxi n’est pas là, ils nous servent un thé et on attend. Le taxi arrive. Départ pour l’aéroport. On arrive devant un endroit où les hommes et les femmes se mélangent et se heurtent comme les fourmis autour de l’entrée de la fourmilière. Il y a un bazar monstre et personne ne pouvait entrer chacun son tour car il n’y a ni fille indienne ni organisation. Après maintes bousculades et « poussages » de personnes, on arrive enfin à passer dans cet endroit où l’on n’a plus que quelques minutes pour trouver à manger. On s’achète un sandwich et une boisson, puis on part en courant pour prendre l’avion qui doit décoller d’une minute à l’autre. Et, comme d’habitude, on est les derniers. Finalement, on arrive à avoir l’avion pour Istanbul.

mardi 26 août 2008

Rêve éveillé d'un pays interdit

Tout près de l'Iran

On continue la route et pendant quelques kilomètres, il y a coté de nous l’Iran. Là, je regarde ; je ne fais que regarder en ayant les larmes aux yeux et je me dis maintenant ç’est trop ; je vais y aller. J’aime l’Iran, c’est mon pays et je n’y suis jamais allé, je l’aime mais je ne peux le toucher, je crois en lui, mais ne je peux le connaître, j’en suis si proche et si éloigné. S’il vous plait Monsieur Obama, faites en sorte d’ouvrir les discussions entre l’Iran et l’Amérique et d’aider se pays à aller dans la voix de la Démocratie. On continue notre route et après avoir vu sous la brume le mont Ararat, je me rendors. Je me réveille quand papa et le notre ami se sont arrêtés pour manger. Je descends et je prends deux Ayran, qui est comme du yaourt à boire. Quand on retourne dans la voiture, je me rendors. Je me réveille à la fin de mon rêve très bizarre. La voiture est arrêtée car le chauffeur est crevé et qu’il a failli faire deux accidents. On n’arrive pas à le réveiller et il faut attendre que son téléphone sonne pour le réveiller. On reprend la route. On arrive à Kars mais comme il ne connaît pas la route, qu’il est fatigué, on le remercie pour tout ce qu’il a fait et on prend un taxi. On arrive devant notre hôtel, c’est un hôtel 4 étoiles. On prend notre chambre. Je prends ma douche puis comme il y a du Wi-Fi je fais quelques recherches puis je dors.

Entre le Caucase et les restes de l'Empire Ottoman

Tracas au petit poste de douane

On va déposer nos passeports dans le bureau de celui qui nous a accueilli pour nos billets. On va chercher une poste pour poster nos cartes postales, mais dans cette poste les gens ne savent même pas ce qu’est un timbre. Alors , un peu déçus, on rebrousse chemin et on va manger un bon Kebab dans un endroit paisible avec notre chauffeur. Dommage, les abeilles sont de la partie et pendant tout le repas elles me tournent autour car j’ai pris du Coca-Cola. A la fin du repas, on change de voiture pour aller en Turquie. On prend la voiture et direct je dors. On me réveille quand on arrive à la frontière turque et bien sûr c’est avec mon VISA que les policiers azéris ont un problème. Il faut dire que c’est assez rare, dans ce genre de poste de douane, de voir des voyageurs comme nous. En plus, il était écrit « humanitaire » sur mon visa et le policier ne croyait même pas ça ! Avec tout ce que je fais pour Aina et les enfants afghans et les autres depuis que je suis tout petit, c’est gonflé ! Bon, en plus, mettre la pression sur nous, ça appelle aussi une petite participation financière de notre part pour effacer tout problème. Enfin, à cause de cela, ça prend deux fois plus de temps. Finalement, on passe les deux barrages puis c’est au tour de la voiture d’être contrôlée. Quand tout est fini, un monsieur prend nos passeports et en me regardant et en regardant la photo sur le passeport de papa me dit :  REZA c’est vous? et en regardant mon passeport et ma photo dit à papa Delazad c’est vous? C’est marrant de voir qu’il confond un homme de 55 ans à moustache et un ado comme moi !

Quelques heures à Narchevan

Histoire d'itinéraire

On descend et on attend pendant un quart d’heure devant le tapis roulant pour récupérer nos bagages. Finalement on arrive à sortir après tous les contrôles. Assiégés par des dizaines de chauffeurs qui veulent nous conduire ici et là, on est sauvé par la venue de d’un contact de nos amis de Bakou qui nous attend devant la sortie. C’est un homme grand avec peu de cheveux sur la tête et une moustache. On monte dans sa voiture qui est une Hyundai. C’est exactement la même que celle de Shahram. On lui demande s’il y a une agence de voyage, il nous répond que non mais que c’est lui notre agence de voyage et qu’on peut lui demander ce que l’on veut. Ca, c’est classe. On lui demande, s’il peut nous trouver des billets le jour même entre les villes turques aux alentours et Istanbul. Il appelle un de ses copains pour qu’il appelle en Turquie. Mais il y a deux heures en moins en Turquie et les gens dorment encore. Il faut attendre 11h pour pouvoir avoir les informations. Pendant ce temps, on va petit déjeuner dans un petit endroit recouvert par des branches d’arbre où l’on mange une omelette qui m’assure que papa est azéri. Ensuite, on va faire un tour dans la ville. Elle s’est modernisée depuis l’indépendance de l’Azerbaïdjan. Avant 11h, on va visiter un endroit dans lequel il y a des statues faites par des nomades il y a très longtemps. Nous visitons avec une guide du Ministère de la Culture. On entre au cœur d’une grande tour qui fut construite en l’honneur d’une reine de la région.La tour était penchée de 11 degrés. Un peu comme celle de Pise en Italie, j’imagine. C’était amusant. En sortant on apprend qu’il n’y a plus d’avion pour aujourd’hui, ni pour Istanbul ni pour Ankara. Demain, il y a des places dans un avion de Kars à Istanbul. Il vaut mieux partir ce soir à Kars pour être sur d’être à l’heure. On décide d’accepter cette solution de l’avion au lieu du train qui prend 4 jours et qui me ferait rater la rentrée scolaire. C’est comme ça. Le voyage, ça apprend à être plus flexible. On va déposer nos passeports dans le bureau de celui qui nous a accueilli pour nos billets.

L'autre Azerbaïdjan

Sur la route de Narchevan

Aujourd’hui, je dois me lever tôt, exactement à 4 h du matin car le chauffeur de Shahram vient nous chercher à 6h pour nous emmener à l’aéroport. Nous devons prendre un vol pour Nakhitchevan. Il n’y a pas de train entre Bakou et Nakhitchevan. Il franchirait l’ Arménie qui sépare ces deux parties de l’Azerbaïdjan ; et ça, ce n’est pas possible. On prépare nos affaires et on attend. Finalement, il arrive. Dans les petites rues de la vieille ville où nous avons posé nos bagages et notre fatigue du voyage pendant deux jours, nous avançons avec cette grosse voiture luxueuse. Après avoir franchi les portes qui ferment les murs d’enceinte, nous roulons dans une ville moderne, et aussi, très belle avec des maisons du début du 20ème siècle qui sont un peu comme des hôtels particuliers. C’était du temps de la richesse, avec la révolution bolchévik de 1917 ; A l’époque, tout les monde s’était rué sur le pétrole, l’or noir comme dit papa. Alors, pour loger tout ce monde, des architectes sont venus construire de belles demeures de plusieurs étages. C’est un peu comme des bâtiments Haussmaniens. Bon, après, selon les principes communistes, les riches ont dû partagé avec les pauvres. Enfin, c’était au début. J’avoue, l’idée était belle ; mais la réalité… Sur la route, au loin, je vois les feux des puits de pétrole qui éclairent le ciel. L’aéroport de Bakou est loin, alors, je m’allonge sur la banquette arrière et je dors. Comme d’habitude, papa me réveille. On sort les bagages et on remercie le chauffeur qui nous aide même à nous organiser On s’assoit dans un café et on prend quelques chose à boire en attendant l’avion. Une heure plus tard, on est appelé. C’est un très vieil avion avec des tags sur les tables et des sièges pas très confortables. On parle avec papa et on regarde par le hublot pour voir si on peut apercevoir l’Iran. Le temps passe si vite que l’avion arrive même pas une heure après, à destination.

lundi 25 août 2008

Voyage musical

Au fil des notes

Dans Shari Shahar, le quartier de la maison, on tombe sur le chauffeur de Shahram qui nous dit de monter dans la voiture. Il nous emmène jusqu’à la maison, je bois et papa se prépare et on retourne dans la voiture pour aller chez Shahram. On arrive devant une porte blindée avec des gardes et on comprend que c’est un quartier résidentiel pour les personnes aisées. On arrive devant la maison de Shahram. C’est Shahram qui nous ouvre. Les musiciens qu’il veut nous présenter sont déjà là, avec un grand maître de musique. Je le salue, ainsie que son fils et à sa fille. Son fils a 5ans; il me montre sa chambre et veut que je joue avec lui à Action Man, j’accepte mais à chaque fois que je veux descendre pour écouter le piano, il est triste, alors je reste. Finalement, c’est sa sœur Bahar qui veut dire "printemps" en persan qui me dit que papa m’appelle, alors je descends et j’écoute le piano. Ce sont vraiment des maîtres de demain qui jouent très bien et qui manient le piano avec une danse des doigts. C’est splendide. Il y a une femme qui chante en même temps qu’elle joue et elle a une voix éblouissante qui fait même craquer le grand DJ et compositeur azéri (l'équivalent de Dr Dre) azéri venu pour écouter ces virtuoses. Quand ils finissent leurs morceaux, il se met au piano et chante l’une de ses chansons; c'est beau. Quand il finit, c'est au tour des enfants de Shahram de chanter des chansons, papa installe le micro sur le col de Bahar et ils commencent. A la fin de chaque chanson, le petit court pour aller jouer mais son père le retient pour qu’il continue. Quand tout le monde est parti, on regarde la vidéo et j’entends comment Bahar à une voix EXTRAORDINAIRE. On dîne avec eux et j’apprends ce que signifie "Esraf " quelque chose de très important dans l’Islam qui peut être traduit en français, par l’importance de ne pas gaspiller. Cette journée aurait pu être magique si Bahar ne m'avait pas dit que j’ai du mal à parler en iranien et que j’avais un accent bizarre et, alors que je n'ai fait qu'une erreur sur une phrase que je ne sais pas parler anglais. Après avoir vu la collection de tableau de Shahram, on le remercie et on rentre avec le chauffeur à la maison. J’arrive dans la maison, je me prépare, je m’allonge et je dors.

Au coeur de Bakou

Déambulations tranquilles derrière les remparts

Ce matin, je me lève assez tard et papa est déjà debout. On appelle maman pour savoir comment elle va et si elles sont bien parties avec Djanan, car la miss réalise son rêve de partir à Londres avec maman. Je pense beaucoup à elles et à ce voyage qui l’a fait rêver depuis si longtemps. On se prépare pour visiter un monument à coté de la maison qui s’appelle le palais de Shirvansha. C'est aussi là où l’on doit retrouver une journaliste de la télé azéri qui veut nous interviewer. Avant d’y aller, je frappe à la porte d'Ingrid pour savoir si je peux regarder mes mails sur son Internet. En ouvrant mes mails, je tombe sur un mail d’Aydin qui m’envoie des photos d’Iran. Ce sont de bonnes photos et je me demande si l’on ne va pas vers le quatrième photographe de la famille après Reza, Manoocher et Roshanak. Je suis content de voir le talent de photographe qui existe dans cette famille mais je suis aussi content de voir des photos d’Iran où je ne suis jamais allé et où je rêve au plus profond de mon cœur d’y poser mes pieds incessamment sous peu. Quand j’ai fini, je remercie Ingrid et l’on se dirige vers ce palais. On a 10 minutes devant nous, et papa me propose de visiter ce palais classé comme "patrimoine" de l’UNESCO. Toute une cour et son roi vivaient là. Dix minutes plus tard, on ressort et on retrouve cette journaliste. Elles nous installe et commence à poser des questions en azéri à papa. Quand c’est à mon tour, elle pose les questions en azéri puis papa me traduit en français, je réponds en français et papa traduit en azéri à la journaliste. Quand l’interview est fini, on salue la journaliste et on va prendre un taxi pour aller au restaurant Bibi le grand restaurant iranien de la ville. Arrivés là-bas, on commande un Ghorme Sabzi et un Khoreshte Gheime, mes deux plats préférés. Après 1 mois et demi d’absence, ça me fait plaisir mais les plats iraniens ne seront jamais meilleurs que ceux préparés par ma famille. On sort du restaurant et on marche un peu et je vois que papa ne prend pas de taxi; je me demande pourquoi. En fait, c’est pour me montrer l’une des fiertés de la famille, la collection de vêtements Banu créée par ma tante Paricher. Je prends en photo le bâtiment et ensuite, on part pour le petit marché à côté de la maison. On arrive et on se promène, après des négociations et une longue réflexion on achète une bonne poupée russe pour Djanan et une chemise propre pour moi car on va dîner chez Shahram et que je n’ai pas de chemise. On rentre à la maison et sur le chemin du retour on tombe sur la fille de Khamamad avec laquelle on parle un peu. Sur le chemin de la maison, j'avance lentement, tellement j’ai soif.

dimanche 24 août 2008

Quotidien, rencontres et observations

Des voyageurs intégrés

Quand on a fini le déjeuner, Shahram nous emmène dans sa voiture où la climatisation fait du bien dans cette chaleur humide de Bakou. Après avoir pris nos passeports pour acheter les billets de Nakhitchevan, il nous laisse près de la grande promenade au bord de la mer Caspienne où l’on filme les gens si différents qui passent sur les flots de la vie. C’est ici que l’on attend un ami photographe de papa qui doit venir nous chercher pour aller dîner. On reste une heure sur cette promenade de bord de mer quand arrive l’ami de papa, ils sont contents de se voir et se prennent dans les bras. On monte dans un taxi et on va dans un petit endroit sous les plantes à l’ombre où nous attendent d’autres amis de papa dont le grand photographe azerbaïdjanais Farid. On commence à dîner quand arrive un jeune homme qui est en fait un journaliste qui vient de créer un journal en iranien pour la communauté iranienne en Azerbaïdjan, il nous interview et je suis plutôt content d’être interviewé en persan. Quand l’interview est finie le jeune homme reste et je parle avec lui, d’Iran, de politique, du sport en Iran et de la vie, je garde contact avec lui et lui propose si ça ne lui dérange pas de traduire le blog en persan, ce qu’il accepte. Quand il part, je le remercie des discussions et lui dit que l’on restera en contact. Avec papa on écoute de la musique et on filme un peu.

Des nomades sédentaires

Un sentiment d'être à la maison à Bakou

Je redescends de la terrasse et je retrouve papa qui se réveille tout juste. Il prend son petit déjeuner et moi je le regarde car j’ai déjà pris le mien. Quand il a fini, j’allume la télé et je remarque que c’est le dernier jour des jeux olympiques. Je regarde la finale homme de Basket et celle de Volley-ball. Pendant ce temps papa, appelle ses amis. Il appelle aussi le monsieur qui nous a accueilli et on lui demande où on peut trouver un lave linge un dimanche et au lieu de nous dire un endroit, il nous dit qu’il viendra les prendre pour nous les apporter le lendemain matin. On l’attend et quand il arrive, on lui donne le linge sale et on le remercie. Comme on doit aller déjeuner avec un ami de papa, on se prépare et on va le rejoindre au restaurant. C’est un iranien de Tabriz qui s’appelle Shahram et il travaille dans le business. On s’installe dans une table dehors au restaurant Sultani, un restaurant turc. Papa commence à parler en azéri, donc je n’écoute pas vraiment, jusqu’au moment où maman appelle, je lui parle et je parle aussi à Djanan et je suis content. Avec l’autorisation de papa, j’appelle Titou et Mina, mes grands parents, et je leur raconte nos aventures et Titou me dit que la France est championne Olympique de Handball et que l’OM, le club de foot que je supporte, est premier du championnat, je suis content de leur parler car il me manque beaucoup. Je retourne à table et je parle en persan avec Shahram et je trouve que c’est vraiment quelqu’un de très bien. Puis arrive la viande, cette viande turco-iranienne qui me manque depuis le début du voyage. Je la mange avec joie.

Contemplation devant la Caspienne

Pensées profondes du matin

Ce matin je me lève tôt alors que papa dort toujours. Comme il ne se réveille pas, je prends mon ordinateur et j’écris. Quand j’ai fini d’écrire, je monte sur la terrasse pour réfléchir mais comme je n’ai pas les clés de la porte, j'entre par la fenêtre. Je me mets à penser à ce voyage qui, pas à pas, se termine et j'en comprends l’importance pour toute ma vie. Je comprends aussi l’importance d’avoir un père qui nous aime et qui pense tellement à vous pour vous offrir ce voyage et je pense à tous ces enfants sans père ou sans mère ou même sans les deux et je me dis que j’ai de la chance. L’autre chose à laquelle je pense, c’est l’autre voyage, l'autre étape l’an prochain: l'Amérique du Sud ou l'Afrique et je me dis que l’aventure ne fait que commencer, sans oublier le retour prochain à Paris où je retrouverai Djanan, maman et tout ceux que j’attends de voir avec impatience. Et puis, dans un petit coin de ma tête, ce 2 septembre, jour de la rentrée et mon premier jour au lycée.

samedi 23 août 2008

Les lumières de Bakou

Un peu de douceur sur la route

Je vois Bakou et je me dis qu’on est enfin arrivés. On descend de l’avion et dans le bus j’écoute les deux jeunes américains et je me dis qu’ils ont un bon accent. On arrive enfin au contrôle. Tout se passe bien. Quand Khamamad nous voit arriver, il fait un bon pour nous montrer qu’il est là. On le salut, on le prend dans nos bras. On est content d’être là. On va vers sa voiture, c’est une belle Mercedes qu’il est allé acheter en Allemagne. Khamamad, est instituteur. C’est un réfugié de l’attaque arménienne en Azerbaïdjan. Il est venu à Bakou avec plein d'autre déplacés qui ont tout perdu il y a presque 15 ans. Ils se sont installés dans un baraquement oublié, déserté par les ouvriers des années 60, au milieu des puits de pétrole. Moi, je le connais depuis que j'ai 4 ans. Papa, maman et ma tante, Parisher l'ont beaucoup aidé pour que lui et sa femme continuent à enseigner aux enfants déplacés. Ma tante et papa l'ont aidé à construire une école devant le baraquement. Et cette école, elle prote le nom de ma soeur "Djanan Deghati". Moi, j'aime bien ce qu'ils font mes parents, enfin, toute la famille. Ils pensent toujours qu'il faut éduquer les enfants du monde, et pas seulement nous éduquer. Donc, ce sont de bonne retrouvailles avec Khamamad. Pendant le trajet, je reste muet car je ne parle pas azéri oui si peu. On va dans une petite épicerie où on achète des Doghashi, une soupe traditionnelle azéri avec du lait, quelques herbes et des pois chiches. On achète aussi des jus de fruit et on va chez Paricher, ma tante. On retrouve un ami de papa et de Paricher qui nous a aussi acheté des choses. Il nous explique un peu tout ce qu’il y a à faire et ils s’en vont. J’observe la maison et je suis content de me sentir comme chez moi, ce qui me fascine se sont toutes les photos de ma famille collées sur les murs, je vois en photo tous ces gens qui me manquent. Ensuite on appelle Roshanak et Paricher pour les dernières petites instructions et on les remercie. On monte sur la terrasse où la locataire et entrain de discuter avec des amis. Elle s’appelle Ingrid, je monte en premier et je les salue. Elle est autrichienne et elle est avec un ami italien, Andrea, qui connaît toute les discothèques de toutes les villes en Russie, au Caucase et dans les pays alentour. Il y a aussi deux autres amis autrichiens. Sur la terrasse, la vue est extraordinaire et il y fait bon. Après que ses amis sont partis, on aide Ingrid à ranger et on va se coucher car on est fatigué. Moi, je prends le lit d’en haut et papa celui d’en bas et l’on dort.

A Mineved, le temps presse et passe


Hésitations à l'aéroport

On arrive avec nos passeports devant cet aéroport et avant le X ray un jeune homme contrôle nos passeports et là j’ai cru que j’allais le tuer, il nous dit avec un accent russe REGISTREITION et il nous le répète plusieurs fois. Mais, comme on a pas ce qu’il demande, il nous emmène vers son chef de police. S’il n’y avait pas les jolies filles, la Russie serait un pays que j’aurais maudit. On arrive devant des grands chefs de police qui nous demandent la même chose que le jeune homme mais on leur explique que l’on a que ça. Comme personne ne parle anglais, ils attendent quelqu’un qui parle anglais. Pendant ce temps, un monsieur d’une quarantaine d’année avec une chemise bleue arrive et là tout ceux qui étaient assis se lèvent et ils se prosternent "presque" devant lui. Ca doit être la mafia du coin. Finalement, arrive une jeune fille qui dans ce petit couloir sombre encerclé par deux bureaux remplis de policiers nous demande la REGISTREITION. Papa qui a de bons arguments, nous permet d’éviter, le calvaire des interrogatoires des policiers russes. Après s’être fait relâcher, on va vers un guichet pour acheter les billets et comme papa ne parle pas la langue, il fait des signes et des dessins pour se faire comprendre. Au bout de quelques minutes de recherche, elle nous dit qu’il n'y en a plus. J’ai envie de crier un grand MERDE et de dormir ou de retourner à Paris parce que cette Russie est en train de me faire péter les plombs. Comme on nous a dit qu’il y a dans l’aéroport des jeunes arméniens qui peuvent acheter les billets pour un peu plus cher, on part à leur recherche mais au bout d’une demi heure à tourner en rond dans cet aéroport, on retourne au guichet où la dame nous donne un petit papier, pour nous dire d’être au deuxième étage à 16h. Petit espoir: on y trouvera peut-être des places en plus. On monte et on attend devant un bureau qui doit ouvrir à 10h, il faut attendre une demi heure. Je remarque les drapeaux de la Grèce et de Chypre et je me dis que ce n’est pas là où on doit aller. Papa parle avec une jeune fille en croyant qu’elle parle anglais mais elle ne parle que grec. On voit du mouvement dans le bureau et on entre. En fait, c’est ouvert. On demande des billets pour Bakou mais comme je le pensais, c’est un bureau pour les billets pour Chypre et la Grèce. Alors on va dans l’autre bureau où il est écrit INTOURIST. On se retrouve face à une grande salle avec plusieurs bureaux mais un seul est occupé. On se dirige vers celui là et on essaye d’expliquer notre problème à une très gentille jeune fille qui s’appelle Irina et après plusieurs coups de téléphone, on tombe sur une fille qui parle anglais, elle s’appelle Irina aussi. Elle nous dit qu’il faut venir vers 15-16h au cas où des personnes se désistent. On accepte et avant d’aller dans l’hôtel pour se reposer , on mange du saumon sur du pain et on boit du jus de pomme dans le restaurant INTOURIST. Quand on a fini, on va à l’hôtel pour se reposer et là, moi qui ne voulais pas dormir je dors environ 4h. Quand je me réveille, papa a fait les bagages et je le remercie. On va à l’aéroport, quand on doit passer les X ray, on tombe sur une femme qui débute et qui fait repasser les gens plusieurs fois car elle ne connaît pas bien les codes. Finalement, au bout d’une demi heure, une autre dame arrive pour l’aider et là, ça va beaucoup plus vite. On monte à INTOURIST, on ne trouve personne, on continue et finalement, au fond, on tombe en face des deux Irina en train de fumer avec des collègues. Elles nous disent de nous asseoir et nous demande pourquoi on va à Bakou. Je leur explique notre voyage et elles sont fascinées. Je prends un jus de pomme en attendant, puis je descends me promener. Il est presque 16h quand je remonte. Papa va faire un tour pour trouver Youri, le responsable du vol que l’on doit voir pour nos billets. Il ne le trouve pas alors on prend nos bagages et on suit Irina qui nous emmène dans la salle d’embarquement et en descendant on se trouve face à un énorme bonhomme, avec une chemise blanche qui s'essuie le front avec un mouchoir, toutes les 10 secondes; c’est Youri. Enfin, un petit moment drôle dans cette journée un peu triste. On nous dit de nous asseoir et d’attendre là. Petit à petit, on voit du monde défiler et on se dit que c’est tout l’avion qui est là mais comme ce n’est pas dans ma nature d’être pessimiste, je dis à papa que l'on va avoir cet avion, ce que lui ne croit pas. Devant nous passe un gros monsieur avec ses enfants et il pose des valises neuves sur la balance. En l’observant, papa dit que ça doit être un ancien chauffeur de taxi qui est devenu très riche du jour au lendemain, ce qui est peut être vrai si l’on voit les marques que porte ses enfants. On attend encore et là je vois un monsieur qui veut acheter des billets et pendant que papa est allé retirer de l’argent, je me lève et je regarde plusieurs fois le nombre de places qu’il reste. Il en reste trois et le monsieur qui veut acheter les billets me parle en azéri et les quelques trucs que je lui dis le font rire. Il dit quelque chose en russe à Youri qui demande à la dame à coté de lui quelque chose, puis je la vois préparer nos billets. Si c’est mon azéri qui nous fait avoir nos billets, c’est vraiment un gag. Quand papa revient je lui explique que l’on a les billets et il est content. Il paye et on passe le premier barrage, puis le deuxième: c’est le douanier qui nous demande pour une troisième fois REGISTREITION. Papa reprend ses arguments et finalement le douanier nous met le tempon qui nous poursuit partout et que tout le monde appelle REGISTREITION. Après avoir remercié Irina, on va au troisième contrôle, c’est le plus impressionnant, c’est un contrôle de passeport dans lequel on est observé de haut en bas et de devant et derrière à l'aide d'un miroir géant qui se trouve devant soi. Puis, on passe et en passant ce contrôle, on entend le bruit qui tape dans les oreilles de cette lourde porte qui se ferme. Alors que je cours vers le bus, j’ai aussi le téléphone à l’oreille pour prévenir Roshanak de notre arrivée prochaine à Bakou. Je rentre dans le bus avec papa et il part pour rejoindre l’avion. On descend et là, il n’y a pas de fil indienne :Youri appelle un par un les passagers par leur numéro. C’est à ce moment que je vois que "les nouveaux riches" évoqués par papa sont en faite des Américains. On monte dans l’avion et on a les deux places du fond. L’hôtesse de l’air nous propose à boire et je prends un coca. Papa s’endort et moi, j’écoute de la musique en regardant le paysage.

Interminable attente à Minevod




"Le bonheur est le Chemin" Bouddha

C’est dans le car que je me réveille. Je me lève et regarde si tout le monde est encore là, certains sont descendus et d’autres sont encore là. La fille que j'aime bien, dort sur les genoux de la dame qui l’accompagne; que c’est beau! Je regarde papa et je vois qu’il est encore debout et je me demande s'il est pas resté debout toute la nuit pour me laisser dormir. Je me lève et j’observe la vie passer devant la fenêtre. Un homme descend et il est heureux de retrouver son ami. Puis, la route et les paysages passent et moi je suis toujours là, la vie me jette , elle m’entoure et, grâce à ses sensations, elle me permet de connaître le monde et de le découvrir. A un moment, je vois la jeune fille qui se lève et je sens que c’est un mauvais moment. Quand elle est de dos, un jeune homme la prend en photo puis elle descend. A trois, le nez devant la fenêtre, on voit partir ce don de dieu, cet amour impossible, cette jeune fille! Puis, on continue notre épopée pour se retrouver au plein milieu de cette gare routière de cars, sans connaître personne et avec l’obligation de se débrouiller avec les moyens du bord. Eh oui tout le monde ne parle pas anglais dans ces endroits là, quelle galère!Heureusement, papa parle azéri et il peut se faire aider par les quelques azéris qu’il y a. Pendant ce temps, j’attends et pour passer le temps et l'ennui total de ne pouvoir rien faire, ne parlant aucune langue de la région, je joue sur le portable de papa en gardant les bagages. Papa revient, on prend un taxi et il me dit qu’il a parlé avec le chef du restaurant « Bakou » qui se trouve dans la gare et qui lui à conseillé d’aller directement à l’aéroport où il y a un hôtel pour avoir une infime possibilité d’avoir des billets sur un vol complet. Quelle galère, je pense que si l’on a pas les billets je vais être à bout de force. On monte dans le taxi et on va à l’aéroport. On arrive devant un grand bâtiment de verre de couleur bleue; quel mauvais choix de couleur! On arrive à l’hôtel et on prend une petite chambre pour deux avec deux lits et un troisième pour le pauvre qui passe par là. On dépose nos affaires et on va prendre une douche. Je vais en premier avec caleçon, shampoing et savon vers la douche, je me retrouve après avoir ouvert la porte face à une petite douche avec des planches de bois (dont certaines ne font que bouger) en guise de sol! Vous voyez le truc! J’ouvre la douche mais il n’y a que de l’eau gelée, j’ai pas de chance ces temps ci, alors je me rince en mouillant la serviette pour avoir le moins d’eau froide possible. Quand j’ai fini, je vais dans la chambre pour mettre des vêtements plus propre que ceux que j’avais pour présenter mieux quand on va acheter des billets. Papa fait la même chose et on y va.

vendredi 22 août 2008

Gare routière de Derbent




Mille kilomètres dans la nuit

Quand je me réveille, il faut partir pour ne pas être en retard. On arrive en avance et on attend de faire quelques petites courses pour les 12h de route en bus, que l’on doit faire. Pendant que j’attends, je tombe sur une fille d’environ mon age que j’observe de haut en bas et qui est pour moi l’une des plus belles filles de cet âge que je n’ai jamais vue, des forme parfaites, un regard éblouissant et un visage avec une proportion majestueuse. Papa revient et on peut rentrer dans le bus, on a les sièges du fond, avec une banquette qu’il ne faut pas trop forcer sinon elle s’en va. Je m’assois quand je vois cette jeune fille s’asseoir à quelques banquettes devant moi, ce qui ne me déplait pas. Le bus est plein, il y en a même un qui est assis derrière nous sur un tabouret, le pauvre. Je bois l’Ice Tea thé rouge que m’a acheté papa et je mange quelques pommes de terres. Devant nous, il y a un groupe de quatre jeunes Daghestanais qui ne fond que rigoler. On arrive dans la ville de Mahatchghala, une grande ville qui est la capitale du Daghestan. A la sortie de cette ville, le bus s’arrête pour quelques minutes, pour que le chauffeur se dégourdisse les jambes, ce qui m’arrange car j’avais besoin d’aller aux toilettes. Le bus repart puis je m’endors sur l’épaule de papa. Je me réveille quand le bus s’arrête à nouveau mais cette fois pour un contrôle de police qui se passe bien et je retourne aux toilettes, je crois que c’est les toilettes les plus sales que je n’ai jamais vues, un simple trou duquel se dégage l’odeur de tous ceux qui sont passés avant toi. Quand j’ai fini, je me dépêche car le bus doit partir. Je me rassois et je m’endors sur les genoux de papa. Quand je me réveille on est encore dans un arrêt de trente minutes. Je retourne aux toilettes, mais là, je passe la majeure partie de l’arrêt assis à coté de la fille à l’observer. Après cette arrêt papa se lève pour se dégourdir je pose ma tête sur sa banquette et je dors pour de bon.

En transit à Derbent

Déroutés 

Il est temps de prendre un taxi pour aller se renseigner dans une agence de voyage sur les vols de Minvod-Bakou. On arrive devant une agence de voyage et je dois rester dans la voiture. Comme je m’ennuie je regarde passer les filles; elles sont assez jolies. Papa revient et me dit que l’on ne peut pas acheter les billets ici et qu’il faut aller à Minvod pour les acheter. On va alors dans un endroit où se mélange, marchands, voiture et autobus dans une sorte de bac à sable géant. On demande quand part les bus pour Minvod et on nous dit à 18h alors papa prend deux places et le chauffeur de taxi nous emmène dans un hôtel. A l’accueil un gros monsieur qui ne fait que rigoler nous salut et nous demande de nous asseoir et d’attendre que les gens qui sont dans la chambre daignent sortir. Papa commence à parler avec lui, et avec son ami qui est un peu plus sobre et sérieux et avec un troisième qui arrive, ils sont tous les trois azéris. On apprend qu’à coté de Derbent il y a un village où on ne parle que persan, c’est amusant. Finalement, les gens sortent et on peut monter dans la chambre, une petite chambre avec deux lits et une télé débranchée et un peu cabossée; cette chambre est considéré comme "la suite" de cet hôtel. Je me pose, m’allonge dans mon lit et en l’espace de quelques secondes, je m’endors.

Arrêtés au Daghestan


Interdits de passage

Il est environ 7h quand je me lève dans ce train où les mouvements vous bercent toujours et vous empêchent de vous réveiller; ils vous font rêver. Selon papa, on arrive dans une heure à la frontière, donc j’espère qu’il n’y aura pas de problème. On attend, puis on passe devant la ville de Derbent qui est la frontière de l’Empire Sassanide, au Nord. On observe, les paysages, les maisons et les visages et je n’ai pas l’impression de me trouver en Russie. Non, c’est vrai, je ne suis pas en Russie. Je suis au Daghestan. Quelques minutes plus tard, alors que l'on commence une partie d’échecs, le monsieur azéri du train, nous dit qu’il faut se préparer car il est possible, qu’ils ne nous laissent pas passer. C’est bien ce qui se passe une demi heure après. On est descendu du train et on est comme enfermé. A droite comme à gauche, il y a des barbelés, et devant et derrière nous, il y a des flics. On parle avec eux de la France, de Louis de Funès et des filles françaises. Quelques minutes plus tard, arrive un jeune homme qui doit être des services secrets et qui nous pose des questions sur nos lieux de passage et de vie avant d'arriver ici. Quand on lui parle d’Oulan-bator, il est fier comme un enfant qui vient de faire quelque chose de bien et qui est récompensé. Je me demande pourquoi il s’intéresse tant à cette ville et papa me dit plus tard qu’il fait peut être partie de ces jeunes qui ont vécu dans les autres pays soviétiques et que lui a peut-être grandi en Mongolie. Une famille avec deux petits enfants est également arrêtée avec nous, car un des enfants n'est sur aucun passeport. On leur donne des chocolats et ils nous remercient. Le grand chef de la police nous dit que pour aller à Bakou, il faut aller par autobus dans la ville de Minvod pour prendre un avion qui nous emmènera à Bakou. On entre dans un bus rempli de flics et qui nous emmènent dans un autre endroit de la gare. Il y a un restaurant, on y prend notre petit déjeuner, papa prend un Ab Gousht, un plat typique du Caucase et moi une omelette, un plat universel....

jeudi 21 août 2008

Nuit russe dans le train





L'annonce du Caucase

Papa parle en azéri avec des voyageurs et il est content. Au lieu d’aller dans les couchettes où on doit aller, on va dans le wagon d’à côté que nous a conseillé le contrôleur car le notre est plein. On est avec un jeune homme qui vient du Daghestan mais qui vit et travaille à Moscou en tant que journaliste pour l’armée. On s’installe, puis on commence à parler avec lui en anglais de Saakachvili, pauvre homme en Russie, complètement sali et même comparé à Hitler ou Ben Laden. Au bout d’un moment papa, se met à parler des peuples de la région et de l’histoire de la région et on voit que ce jeune homme connaît beaucoup de choses. Pendant ce temps, l’un des contrôleurs du train nous déconseille d’aller qu restaurant mais d’attendre une station où il y a un petit marché bien meilleur que le restaurant alors on attend. Au bout de deux heures, on arrive dans cette petite gare qui est juste éclairée par les lumières des marchands. On descend et là, on se fait comme attaquer par les sauterelles; il y en a des centaines qui nous sautent dessus, c’est désagréable. On avance et on se trouve face à des tas de marchandes qui vendent des produits bien différents. Il y a dans ce marché de la joie et du rire entre les marchands et non une compétition, finalement, on achète des côtelettes, un melon, des légumes, du pain et du fromage. On remonte dans le train et se prépare le dîner, Antony le jeune homme qui adore faire la cuisine décide de couper les légumes. Quand tout est prêt, on peut commencer à manger et à se faire des sandwichs. Avec peu de choses, on a réussi à se préparer un repas royal. Quand tout est fini, je vais faire la vaisselle, puis je fais ma toilette et je vais dormir. En plein milieu de la nuit, je me retrouve en bas, en fait, je suis tombé du lit superposé du haut, ce qui ne m’arrive jamais, alors Anthony me propose de dormir en bas et lui en haut. J’accepte et je dors.

Dernières heures à Astrakhan

Poursuivre le périple

On sort de cette agence en remerciant ces personnes et on retourne dans cette chaleur étouffante. Comme je meurs de faim, papa nous achète une glace à chacun et on rentre dans le jardin du Kremlin et on tombe sur une fontaine dans laquelle jouent trois enfants. Ils chantent, ils sont heureux et des groupes de touristes viennent les observer comme s’ils étaient des animaux de foire; quelle honte! On finit notre glace et on avance. On se trouve devant l’église du Kremlin et on entre. On voit de beaux dessins sur les murs et de beaux cierges et on se sent comme chez soi dans cette atmosphère très gaie. Je remarque aussi que les femmes portent toutes, un foulard; eh non, ce n’est pas que pour les musulmanes! Dans cette église, il y a beaucoup d’artisans et de travailleurs: une dame qui nettoie la cire qui tombe des cierges, les femmes qui vendent des petits souvenirs et aussi un homme qui peint le Christ de l’Eglise. Papa s’intéresse à ces gens là et les filme et les photographie. Ce qui est amusant c’est que parfois le monsieur qui peint le Christ fait les mêmes signes que lui. On va poser un cierge, puis on sort. On retourne dans cette allée et on sort du Kremlin. Pour information personnelle, il y a deux Kremlins: un qui est appelé le Petit Kremlin à Astrakhan et l’autre qui est l’équivalent de l’Elysée ou de la Maison Blanche et qui se trouve à Moscou. Comme il ne faut pas tarder, on prend un chemin pour rentrer à l’hôtel. On aperçoit la statue de Lénine. Alors que nous avançons, Aina Amiri appelle de Paris et je lui parle, ça me fait plaisir car je l’aime bien Aina; puis comme elle travaille avec papa je lui passe et il commence à parler d’Aina World et d’Aina Photo. Quand ils ont fini, on est devant la statue de Lénine, qui surplombe des prolétaires au travail. Puis, on continue pour arriver à l’hôtel. Devant l’hôtel, au bord du fleuve Volga il y a une péniche restaurant. En y allant, on tombe sur un groupe de jeunes qui sautent dans la Volga et qui s’amusent. Papa les prend en photos et je vois qu’il aimerait bien que je fasse comme eux, mais bon, je n'ai pas trop envie. On rentre dans le restaurant, une salle fraîche avec des photos de grandes villes du monde et avec des tables et des chaises au design très moderne. Papa prend le menu et commande de l’esturgeon d’Astrakhan et je me dis que manger du poisson avec Reza c’est quelque chose qui arrive rarement dans sa vie. Cet esturgeon est un délice, on voit qu’il est frais. On retourne à l’hôtel prendre nos bagages et on les met dans le taxi de l’hôtel pour partir à la gare. Arrivés, à la gare on achète quelques petits trucs à manger avant de monter dans le train.

Victoire sur les interdits

Au-delà des difficultés

Papa, après avoir fini de regarder tous les pantalons remercient la dame de l’accueil et lui demande où se trouve l’agence de voyage. En sortant, je tombe sur une Harley Davidson et je pense encore à Djanan qui adore ces motos. L'agence est dans le bâtiment juste à coté. On entre dans une petite salle avec deux petits bureaux où la couleur grise se mélange avec les calendriers et les posters de compagnies aériennes. On se dirige vers le bureau de la dame qui s’occupe des avions ("Samalot" en russe) et on lui demande des billets d’avion Astrakhan-Bakou. Elle cherche, mais nous dit que cela n’existe pas et qu’il faut passer par Moscou et que pour aller à Moscou, il n’y a pas d’avion avant deux jours. Sa collègue nous saute dessus et nous propose de prendre le train, mais on lui explique ce que nous a dit la dame de la gare. Elle appelle quelques personnes pour savoir s’il y aura un problème à la frontière. Au bout une demi-heure elle nous répond que "non". Surpris, on achète quand même deux billets. Notre train part à 16h35 et il est sensé arriver le lendemain à 19h30.

A la recherche d'un ticket pour le Caucase

Balade dans Astrakhan

Aujourd’hui, c’est à Astrakhan, bercé par la Volga que je décide de me lever. Je range mes bagages avec papa et je descends les déposer à la réception. Pour ce service, habituel dans tous les hôtels, les personnes de l’accueil demandent de l’argent, alors, papa écrit un mot dans le carnet d’appréciation. Evidemment, le concierge de l’hôtel lui dit que pour lui, c’est gratuit. On repart pour une promenade à la recherche de cette agence de voyage sur la rue Lénine. On prend le chemin qui semble être indiqué sur la carte. Sur la route, les maisons sont belles; on se dit que toutes les rénovations vont détruire ce beau travail réalisé auparavant par des hommes et des femmes. En avançant un peu plus loin, on comprend que l'on s’est trompé et qu’au lieu d'entrer dans le musée du Kremlin, qui est un bâtiment en forme d’église où était concentré dans le temps tout le pouvoir, on l’a contourné. On entre à l'intérieur et on marche dans cette grande allée où les 50 degrés vous tapent sur la tête car il n’y a pas un coin d’ombre. L’humidité de la ville rend cette chaleur désagréable et étouffante. Papa et moi, nous avons perdu des litres d’eau ce jour-là. On avance toujours et on voit qu’ils sont aussi en train de rénover. Les changements de couleur sont affreux. On arrive à l'endroit où était sensée être la sortie, mais on rencontre des élèves des Beaux-arts qui sont en train de dessiner le Kremlin. "Il faut ressortir par l'entrée et faire le tour pour rejoindre cette avenue Lénine.", nous disent-ils . On refait le chemin inverse et finalement on arrive dans cette avenue Lénine et on marche au milieu de la foule qui marche, court et parle dans tous les sens. On cherche l’agence de voyage qui est sensée, d’après la dame de l’hôtel, être au numéro neuf mais on ne la trouve pas. On continue notre errance quand papa me dit qu’il faut rebrousser chemin car c’est sûrement derrière. On tombe devant une vitre remplie de pantalons américains pour le voyage et le quotidien et on entre dans la boutique. Il y fait frais et je peux vous dire que c’est l’une des meilleures choses dans ce magasin. Je tourne la tête et je vois que je suis entouré à des jeans, des pantalons de cow-boy et plein d’autre choses. Puis, soudainement, en tournant la tête, je me retrouve face à une sorte de plaque d’immatriculation sur laquelle est représenté l’un des drapeaux de la guerre de sécession. Je pense tout de suite à Djanan, ma petite soeur, qui depuis qu’elle a lu "Autant en emporte le vent"est folle de cette guerre.

mercredi 20 août 2008

Dernière gare




Dans la nuit d'Astrakhan

On arrive sur le quai de cette gare que la nuit assombrit. On s’avance vers la sortie quand un policier à moitié saoul nous contrôle nos billets et nous dit de ne pas filmer la gare. On rentre dans cet endroit froid avec ses lumières crues et on va au guichet de vente de billet pour acheter deux billets pour Bakou. La femme du guichet cherche, nous donne les horaires, puis on en choisit une. Le travail est fait à 90 pour cent, mais la femme revient quelques minutes plus tard pour nous dire que les étrangers ne peuvent pas prendre ce train car il passe en Tchétchénie. Alors, il faut prendre un avion. En même temps, je suis déçu et content. On prend un taxi pour aller à l’hôtel Lotus pour 200 roubles. On arrive devant un grand bâtiment très moderne avec Wi-Fi et papa va voir s’il y a une chambre. Pendant ce temps, maman appelle et je lui explique ce qui se passe. Je finis mon texte puis l’envois par Internet et je fais quelques recherches et je dors.

Images sombres de Russie





Rires et tristesses

Comme la veille il n’y a rien d’extraordinaire qui se passe aujourd’hui. Je suis toujours dans ce compartiment à faire les mêmes choses avec papa. On va au restaurant pour déjeuner mais là, il y a quelque chose de nouveau qui se passe. Il y a un Daghestanais qui est complètement saoul. Quand il apprend qu’on est français, il nous parle de d’Artagnan, d’Alexandre Dumas, de Napoléon et de Sarkozy. Cet homme se trouve dans la seconde classe où les hommes, les femmes et les enfants sont entassés et où se mélangent les odeurs de la fatigue, de l’attente, du désespoir, d’une certain pauvreté, mais aussi des moments de joies et d’amour. En allant vers le restaurant, on sent les buveurs, les fumeurs et les gens sales. Le visage de celui qui prépare les plats m’est familier. Je l’observe. Ca y est, je sais, il me fait penser à mon ami Pierre-René que je n’ai pas vu depuis longtemps et que j’aimerais bien revoir peut-être par l’intermédiaire de Balthazar mon ami qui vit en Espagne et qui voit Pierre-René souvent. Puis on mange notre bœuf Stroganov et on retourne au compartiment. Il y a des sonneries de téléphone de tous les côtés pour le travail et moi j’écris. Papa imite Harry devant la camera et on rigole bien. Harry était notre traducteur en Mongolie Intérieure, qui comme tous les Chinois a choisi un nom en anglais mais je ne sais pas pourquoi il a choisi un prénom dans lequel il y a un H et deux R, des lettres imprononçables pour un Chinois. Donc, quand il disait son prénom ça devenait ALLI. Je reprends mon écriture pour pouvoir être à jour. Puis, avec papa, on reste tous les deux dans le compartiment et on attend d’arriver à Astrakhan. Pour passer le temps, on regarde par la fenêtre et on voit que l’on passe des montagnes aux steppes et que l’on se rapproche peu à peu de l’Europe. Il y a dans ce monde désert quelques grains de sable humains qui habitent dans des maisons toutes cabossées dans un endroit que l’on peut à peine appeler « village ». Cet endroit est rempli d’histoire. Il y a 15 000 ans est née la civilisation indo-européenne qui s’est ensuite divisée en deux groupes, le premier qui est allé vers l’actuel Inde et un autre vers l’actuelle Europe. C’est pour cela qu’on l’appelle « indo-européen ». Ces paysages nous mènent peu à peu vers Astrakhan. Un peu plus tard en retournant vers ce wagon qui était jadis rempli, je vois que la seconde classe se vide au fil des gares. A chaque arrêt, des vieilles femmes viennent en courant, des sacs à la main pour vendre quelques petits aliments pour pouvoir ramener de quoi manger pour leur famille. On s’installe dans le compartiment et papa se repose pendant que moi j’écoute de la musique. Puis, on appelle Webistan, le studio et je parle à mon cousin Soheil qui rentre tout juste d’Italie. On s’arrête dans une gare où le quai est coupé entre trois rails et où les marchandes crient. J’observe et je vois une femme qui a un bébé dans les mains, qui est enceinte et sa fille à ses côtés d’environ 13 ans, est aussi enceinte. Je continue à marcher pour aller acheter des glaces comme me l’a demandé papa. En y allant, je parle avec deux jeunes Russes et je vois qu’ils connaissent Arshavin, le grand joueur de football russe aussi connu que Cristiano Ronaldo. Il me passe un peu de leur Coca, puis je retourne vers papa et je mange une glace, lui deux et il en donne une à « montgolfière » qui est en fait Kazakh. Quand le train part, on retourne au compartiment et je commence à jouer aux échecs et je perds. Puis, après plusieurs parties, je gagne. J’ai parlé avec Mina, ma grand-mère, mais je n’ai pas réussi à parler avec Titou et Djanan. Il est temps de se préparer pour notre arrivée prochaine à Astrakhan et je fais les derniers ajouts dans mon texte et je range tout.

mardi 19 août 2008

Un jour s'écoule





Rêveries et complicité

Ce jour là, est un jour comme tous les autres jours dans un train. Je me suis levé dans ce compartiment vide. J’ai commencé à réfléchir et à parler avec papa. On arrive dans une gare et papa descend. Moi, je finis d’écrire le texte que j’avais commencé puis je le suis. Je me retrouve face à un marché sur le quai qui ressemble au marché des Saintes Maries de la Mer une jolie petite ville de Camargue où je vous conseille d’aller. Il y a là-bas, mon enfance, mon adolescence et une partie de ma vie qui s’y sont déroulées ; il y a l’âme d’une petite ville que j’aime. Alors, de ce train qui traverse des forêts et des forêts russes, j’embrasse tous ceux qui y sont maintenant et que j’aime. Sous nos yeux, le marché est rempli de nourriture, d’objets et de tas de bricoles toujours utiles. Papa revient avec une lampe de front et un couteau suisse et aussi de la nourriture. Quand le train part, moi je suis dedans et papa non, alors il court et saute dans le train. « Eh ben Marina, tu avais raison. C’est bien Indiana Jones ou plutôt Afghana Jones.» On reste dans le wagon tous les deux et on écrit, lit et rigole. J’imagine les voyages que j’aimerais faire plus tard et j’en parle à papa. Ensuite, on va voir Poutine et on rencontre chez lui deux jeunes hommes : un qui ressemble comme deux goûtes d’eau à un Pakistanais alors que l’autre est blond. Ils sont jeunes, et saouls. On apprend plus tard que ces deux jeunes hommes étaient des ouvriers de maintenance du train ; c’est rassurant On mange, puis on retourne au compartiment. Je tombe de fatigue et je dors.

lundi 18 août 2008

Vers la ville d'Astrakhan



Dans la chaleur d'un train sans âge


Alors, on remballe tout et on court vers le train. 53 heures de train devant nous ! Quand on arrive dans notre compartiment, on tombe face à des lits en cuir mais un peu dur avec des matelas en plus. On est touts seuls, ce qui est cool. Avec papa, on rigole bien. Il a du travail alors, il appelle Aina à Paris, pour lui parler d’Aina Photo Agency. Finalement, on va manger et on se retrouve face à un homme très grand qui nous sert avec joie ; ça fait plaisir. Papa me dit qu’il trouve que cet homme ressemble à Poutine et je rigole. On mange et papa imite Harry quand il dit son prénom anglais et moi, je n’ai jamais autant rigolé. Puis on rentre et moi je lis un peu Balzac et papa va se promener. Quand il revient, il me dit que dans notre wagon il y a une femme très ronde qui ressemble à un ballon que l’on a trop gonflé et comme elle ressemble à une mongol on l’appelle ‘mongolfière’. Puis on reste dans le compartiment et quand il fait tard on se couche et on dort.

Escales sur la route


Balzac sous l'éclat froid des néons


Je me réveille quand papa me demande de me lever car il faut changer d’avion. On arrive dans la salle d’embarquement pour attendre mais même pas cinq minutes après, il faut repartir pour retourner dans le même avion. Je m’installe puis je dors tranquillement, mais quelques heures plus tard, papa me réveille de nouveau pour me dire que l’on doit encore changer. En me réveillant, j’entends les pleurs d’une petite fille d’environ 6 ans et je suis triste pour elle. Sa maman une très jeune et jolie femme blonde est aussi triste que moi pour sa fille qui n’en peu plus de ces changements incessants. On arrive de nouveau dans une salle d’embarquement où on attend plus longtemps que dans la précédente mais pour toujours remonter dans le même avion ; on est à Omsk. On rentre et l’avion n’arrive pas à démarrer une fois, puis deux. Là, avec papa, on pense à notre pauvre Kangoo qui à Paris a la même facilité de démarrer que cet avion mais le problème c’est qu’ici, il n’y a pas les bras musclés de Djanan pour m’aider à pousser l’engin. Finalement, après la troisième tentative sans succès, ils nous disent que l’avion est retardé sans trop savoir pour combien de temps. On n’est pas très content car on a un train à prendre et on n’aimerait pas le rater. On attend dans cet aéroport qui ressemble plus à un hôpital qu’à autre chose et on s’installe, je prends une petite part de pizza pour manger et je lis. Mon livre de lecture est La peau de chagrin d’Honoré de Balzac. Qu’est ce qu’il écrit bien ! Il détaille les choses d’une façon que je n’imaginais pas possible. Il y a un monsieur russe qui nous dit moitié en anglais, moitié en signes, qu’un avion devrait venir d’ici 3h, alors on attend. Je continue ma lecture et papa édite ses photos. Sacha, le monsieur russe nous annonce que l’avion atterrit et qu’on ne devrait pas tarder et que ça ira pour notre train. On est soulagé. On range nos affaires et quand on nous appelle, on monte dans l’avion. Au début ce nouvel avion n’arrive pas à démarrer mais un homme habillé en orange arrive par la force de ses mains et le souffle du vent à le faire démarrer. Quand l’avion décolle, avec mon Ipod sur les oreilles je m’endors. Je me réveille quand notre avion arrive à Tyumen notre destination finale et je me dis :« enfin ».

Attente glacée


De l'aéroport à la gare

Je vois l’aéroport, j’ai l’impression d’être à l’entrée d’une cave délaissée. Mais, en entrant pour aller chercher mes bagages, je me trouve dans un univers très moderne et je me rappelle que beaucoup de « grands » d’aujourd’hui on commencé dans un garage, comme Google, Apple ou les Rolling Stones. J’attends mes bagages et comme ils n’arrivent pas, je m’inquiète un peu. Finalement, ils arrivent. Papa voit un chauffeur de taxi et lui demande le prix pour aller à gare et il lui écrit quelques choses sur un papier mais papa trouve que c’est trop cher alors il demande à Sacha combien ça coûte et il lui dit d’attendre. Quelques minutes plus tard, il revient et nous dit que c’est lui qui nous accompagne avec sa femme. On parle et il nous dit de faire attention car il y a beaucoup de criminalité et de vol en Russie, on le remercie. Finalement on arrive à la gare et on remercie Sacha et sa femme. On rentre dans la gare et papa me dit de l’attendre. Il va chercher un endroit où se reposer. Pendant ce temps je m’assois et j’observe cette gare remplie de monde. Elle me fait penser à la gare du Nord remplie de personnes de couleurs. Ici, dans cette gare, elles doivent venir de toutes les petites Républiques ou des anciennes République de l’URSS où elles rentrent. Finalement, papa revient et me dit que c’est au 8ème étage sans ascenseur. Il faut monter tous les bagages ou sinon il y a une sorte de VIP Room avec des fauteuils alors je lui dis que je préfère la deuxième solution. On s’installe dans un endroit où les gens sont épuisés et où la dame de l’accueil est ignoble et froide. Papa met en charge les appareils électroniques. Je regarde une série de télé russe sur la guerre et papa appelle Paris. Moi, j’appelle plusieurs personnes et je suis content. On attend des heures dans cet endroit froid, avant d’entendre « Astrakhan » et de se dire : « c’est à nous. ».

dimanche 17 août 2008

De l'autre bout d'un monde, je vous écris

Départ vers l'Occident

Je finis d’écrire et avec papa on décide d’aller gravir cette colline pour envoyer par le vent et la toile les textes. Quant tout est envoyé, on achète une glace pour se rafraîchir les idées. Valera, le chef de la maison nous attend pour nous accompagner à l’aéroport. Je monte dans sa voiture et il met la musique. Je trouve ça drôle car c’est du français. En fait, sa première femme travaille à Paris. Bercée par cette musique, allongé sur la banquette arrière de la voiture je m’endors. Je me réveille devant l’aéroport et sous une pluie battante, je sors les bagages et l’on court. On est en avance de plus de deux heures et on va attendre. Papa voit un endroit pour plastifier les bagages et comme, il pleut il décide de faire plastifier les nôtres. Quand tout est fini, on va s’installer et j’écris des cartes postales. Il est l’heure d’embarquer et l’on remarque avec papa qu’il n’y a que des businessmen dans l’avion et on rigole. On passe sans problème et aux lasers je me fais contrôler par une jolie bouriate. Je monte dans l’avion, il est tout petit on dirait le jouet d’un géant. Je m’installe et je dors.