dimanche 31 août 2008

Partir pour revenir

Home, sweet home

Il est environ 6h quand il faut que l’on se réveille pour ne pas être en retard à l’arrivée à Strasbourg. On prépare nos affaires et on regarde le paysage. Qu’est ce qu’on est content de voir la France et des voitures immatriculées à la française. Je descends à la gare de Strasbourg avec joie. J’entends parler français comme j’entendais parler le mandarin dans les rues de Pékin, où le Mongol dans le Transsibérien, où le Russe sur le lac Baïkal, ou l’Azéri sur la mer Caspienne, où le Turc sur le Bosphore. On est allé retirer sur les bornes automatiques le billet de TGV Strasbourg-Paris, puis papa s’installe quelques part pour me laisser aller aux toilettes à 50 centimes, pour me préparer et me faire tout beau pour le retour. Après trois jours de train, c’est pas du luxe ! En sortant, je tombe sur Louis qui veut appeler sa fille, je l’aide et il me remercie. On a encore un peu de temps, j’en profite pour aller jeter un coup d’œil au résultat de Marseille, je suis content car ils ont gagné 2-1 face à Sochaux. Je rejoins papa et on va à la boulangerie de la gare. Ensuite, on va vers notre dernier train, le TGV pour Paris qui doit arrive. On s’installa à notre place et on se met à jouer aux échecs et pour la troisième fois de suite, je bats papa. Ensuite comme il faut charger les batteries, je m’assois en face d’un monsieur qui a une prise pour recharger. Je me mets à parler avec lui. Il vit à Aix et est va voir sa tante à Strasbourg, puis comme je m’ennuie, il me prête son magazine que je lis ave joie. On arrive à Paris, je lui dis au revoir et je me prépare à descendre et quand j’arrive en bas. Je crie de joie et je saute dans les bras de maman, de Djanan, de Titou, de Mina de Marina, de Soheil, de Rodolphe, de Roshanak puis de Sam et Tristan qui arrivent plus tard et là, je me dis avec papa on l’a fait !
A maman qui me demande plus tard à la maison: "Si tu devais dire la chose la plus importante de ce voyage, qu'est ce que tu dirais?" Je lui ai répondu: "Tu vois maman, maintenant, j'ai confiance en moi."

samedi 30 août 2008

Jour de fête

Courir après le temps 

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de maman. On se dit que l’on doit l’appeler. Dans ce train où on a mal dormi, assis dans ces sièges, on va passer un coup de fil à maman ; elle est contente de nous entendre, de ses 40 ans, de nous retrouver bientôt; elle est contente de tout. On retourne s’asseoir et on commence à parler avec l’Américain et avec notre voisin qui est un jeune Croate parti en vacances en Roumanie. Quand on arrive près de Budapest comme on a un train à prendre, je me demande si l’on va pas le rater. Finalement, on arrive tellement en retard à Bucarest, qu’on le rate d’une demi heure, même en jouant avec l’heure de décalage. On descend, on dit au revoir à l’Américain et on va vers le guichet de vente de billet international pour voir s’il y a un autre train Budapest-Vienne. Heureusement, il y en a un à 17h qui nous permet de ne pas rater le train Vienne-Strasbourg. On achète nos billets et pendant ce temps, papa voit un monsieur un peu rond, assez âgé avec un béret français qui a l’air perdu. Papa lui dit ce qu’il faut faire et il le remercie. On va au restaurant pour aller manger et boire un petit truc avant de prendre le train. Cette fois, pour ne pas avoir à prendre le train au vol, on y va un peu en avance. On se retrouva à côté de ce monsieur et j’apprends qu’il est Français. Je me mets à parler avec lui et j’apprends que c’est un ancien maquisard, qui, à 35ans fut Maire de sa commune. Pendant la 2ème guerre mondiale, il a été arrêté. A la fin de la guerre, il a décidé d’aller vivre avec son fils en Roumanie. Je lui demande quelques conseils en politique et je suis fasciné par la vie de ce monsieur qui s’appelle Louis GALLET. On regarde le paysage et on voit arriver en Autriche, une multitude d’éoliennes. Finalement, malgré notre inquiétude, on arrive à temps pour le train de Strasbourg que l’on prend. On arrive dans nos couchettes et on s’installe. Demain, on est en France ! Je n’y crois pas.

vendredi 29 août 2008

Galères de train

Seuls dans la foule hostile

Ensuite, on retourne prendre nos bagages et on va prendre notre train mais quand on arrive, le train est en train de partir. Bon, ça ressemble à une scène déjà vue. On court et on saute dedans in extremis, mais on se trompe de wagon. Il y a plein de monde partout dans le couloir, près des portes ; beaucoup ont bu..."beaucoup" bu. Ce n’est pas très rassurant. Pour atteindre notre wagon, le contrôleur doit nous ouvrir les deux portes entre les deux wagons. Papa lui en criant à travers les portes, mais il refuse. Alors papa se met à frapper très fort sur la vitre pour qu’il vienne et finalement il nous ouvre, on rentre et on va à notre place et on se retrouve en face de nous notre ami américain. On s’asseoit dans nos sièges assis. Pas de couchette ce soir ! Et on essaye en vain de dormir. Finalement, la personne à côté de moi s’en va et je peux m’endormir. Alors, je dors profondément tout le long de cette autre nuit.

Bucarest en transit: entre pauvreté et richesse

La souffrance d'un peuple pour un palais

On se prépare pour descendre et quand on arrive à Bucarest, on court pour attraper notre autre train mais quand on arrive sur le quai, on le voit partir. On se rend au point de vente international et on retrouve notre compagnon de voyage, l’Américain qui attend comme nous, pour acheter un billet pour le train suivant qui part à 23h45. Je veux savoir ce qui se passe et je m’approche de papa pour lui demander. Et là il me répond : « Retourne garder les bagages, ici ils volent en 3 secondes. Alors, je retourne puis je reviens mais papa me redit la même chose alors je retourne pour garder les bagages et j’attends que papa ait fini d’acheter les billets. Je dis les billets, car Roshanak nous avait appelé un peu avant, pour nous dire qu’elle avait trouvé un trajet rapide qui faisait Bucarest-Budapest-Vienne-Starsbourg-Paris qui nous faisait arriver le 31 au matin vers 10h30. On arrive à acheter un billet, mais pas le deuxième car la dame nous dit que la vente est pour le moment fermée et qu’il faut revenir plus tard. Comme nos amis Iraniens d’Istanbul nous ont conseillé d’aller voir le Palais de Ciaucescu, on décide de mettre nos bagages à la consigne de la gare et de prendre un taxi pour se rendre au palais. Avant de prendre le taxi je descends dans le métro de Bucarest pour voir comment il est, car les métros et les tunnels sont l’une de mes passions depuis tout petit, alors je prends un petit plan et je remonte pour prendre le taxi. Quand on arrive au fameux Palais, on se retrouve face à un monstre de bâtiment magnifiquement taillé et éclairé d’une très belle lumière et on prend des photos. Je dis même à maman qu’il fait au moins le double de Versailles. Il paraît que c’est le pays tout entier et le peuple qui a souffert pour ce Palais. Je remarque que les panneaux des rues sont exactement comme à Paris. Quand on fini de voir cette merveille, on décide de retourner à la gare. On a faim , alors après de la gare, on achète des fruits, du yaourt et un Kebab au poulet ; que c’est bon ! On retourne à la gare, papa s’installe au Macdo pour boire un expresso. Ca, c’est un scoop, car papa au Mac Do, c’est juste impossible ! On va voir la dame qui vend les billets et là elle nous dit qu’elle a les billets Vienne-Strasbourg et on la remercie.

Impatience et ennui

Sur les rails vers Bucarest

Ce matin-là, c’est dans ce lit-couchette bien confortable que je me réveille. Il y a encore des contrôles. Un américain à coté de nous d’environ 70 ans en a marre de devoir toujours sortir son passeport. Papa se met à parler avec lui du monde d’aujourd’hui et des Etats-Unis. Pendant ce temps, j’écoute, mais comme je n’interviens pas, je m’ennuie. Alors, papa me propose de trouver des trajets plus rapides qui pourraient nous faire arriver à Paris pour le 30 août, l’anniversaire de maman. Je cherche, mais je ne trouve pas, je ne fais que chercher même en appelant Roshanak à Paris. Finalement, papa me dit d’aller voir dans le wagon d’à coté car il y a des francophones qui connaissent peut-être un trajet pour aller à Paris. Je vais vers le wagon d’à côté, mais tout le monde dort. Bon, je reviendrai plus tard. Je retourne voir papa. Sur la tablette du train, il y a plein de nourriture dont du thon que j’adore. Papa me dit qu’adorables comme ils sont, ce sont nos amis iraniens d’Istanbul qui nous l’ont donné et que cela vient d’Iran. Je suis si content de manger du thon d’Iran ! Quand je finis mon repas, je ne peux pas me lever pour aller voir si les Français ne sont pas réveillés car il y a un autre contrôle. A chaque fois que je me lève, papa me crie dessus , un peu ironique : « Vas y. Va les voir. », ce qui veut dire : « tu peux y aller, mais de toute de façon, tu vas devoir revenir tout de suite pour le contrôle. »… et il a raison. Après le contrôle, comme j’ai encore faim ou peut-être que je n’ennuie un peu, je mange le thon. Et après, je retourne voir les Français, ils sont enfin réveillés. Et je commence à parler avec eux. En fait, il ne sont pas tous Français : deux d’entre eux sont Belges. Je leur demande s’ils ont un plan pour retourner au plus vite à Paris en train. Comme ils ont tous le pass Interail, ils me donnent la carte des chemins de fer pour que je sache comment je peux rentrer à Paris, cela m’arrange. Je fais mes petites recherches et je cours pour retourner voir papa pour lui dire ce que j’ai trouvé, il est content de ma trouvaille, alors on se met à appeler Roshanak pour lui demander de chercher des trajets sur Internet et de nous trouver les horaires. Elle appelle, mais on voit en fait qu’il nous est impossible de rentrer le 30 août, alors, on décide de garder notre trajet initial de passer par Venise. Je retourne voir mes nouveaux amis et je parle avec eux de tout et de rien. A un moment, on nous annonce que l’on va passer au-dessus du Danube et je prends mon appareil et je sors ma tête de la fenêtre pour prendre quelques photos de ce fleuve mythique. Comme on n’est pas loin de Bucarest, je dois rejoindre papa pour faire les bagages, mais comme je suis resté trop longtemps en dehors du compartiment, papa a déjà fait les bagages.

jeudi 28 août 2008

Laisser l'Orient

Dernière escale ferroviaire turque

Ensuite, on se dirige vers la gare et comme on est en avance on s’assoit dans le café Orient Express. Ensuite, on s’approche dans le train et on tombe sur un Iranien qui habite Bucarest. On voit une belle image d’amour : une jeune fille en pleurs dans les bras de son copain sur le quai de la gare. On monte dans le train, on s’installe dans le compartiment. Et on s’endort. Au milieu de la nuit, on est réveillé : on passe la frontière bulgare et tout le monde doit descendre ! Ca, on a jamais subi cela, dans aucun train pour aucune frontière ! Bien sûr, on est les derniers et on doit attendre le plus longtemps. On se fait contrôler au bout d’une heure d’attente debout, puis je vais me coucher et je dors. Le train peut redémarrer.

Sur la rive asiatique de notre monde

Souvenir de mon enfance

On se dirige ver la rive du Bosphore pour prendre un bateau. Après de longues recherches, on trouve enfin ce bateau, mais pendant qu’Amir achète les billets, papa bien sûr, est parti on ne sait où pour prendre des photos. On le cherche partout car le bateau doit partir d’une minute à l’autre. Finalement, il arrive au dernier moment et on saute dans le bateau. Ce bateau fait un aller retour entre la rive européenne et la rive asiatique d’Istanbul. A chaque fois que l’on veut photographier Aya Sofia et la mosquée bleue, il y a un bateau qui fait exprès de nous cacher la vue. On descend à un arrêt où, 14 ans plus tôt j’ai posé pour la première fois mon pied en Asie. Il y a même des photos dans l’album de famille, à la maison. Puis, le bateau se vide et pour se remplir plus tard, pour faire le trajet du retour et nous est les seuls à rester dans le bateau. Derrière nous, il y a un jeune qui a un T-shirt de marque française et je me dis : « Lui, il ne peut être que français. » Je m’approche de lui et lui dis : « Bonjour. » Puis, on commence à parler. En fait, il est d’origine turque, habite à Rennes et est le membre d’un groupe de RAP qui s’appelle MICRONOLOGIE que je vous conseille d’écouter. On a parlé de tout ce qui peut se passer autour de la Turquie, de la France, des banlieues, du RAP etc. On revient sur l’autre rive du Bosphore, je lui dis : « Au revoir. » et puis, on part à la recherche d’un restaurant. Je prends un Kebab de poisson alors que papa et Amir vont dans un restaurant typique turc. Moi, je prends juste deux Ayrans.