mardi 29 juillet 2008

Sur la route vers Urumqi





De l'emprise des Chinois

Ce matin, on se réveille tôt pour pouvoir préparer nos bagages et prendre la voiture en direction d’Urumchi. On prend notre temps, car comme on doit partir en voiture et pas en train, on n’est pas pressé par un horaire. Mais, on a du travail de légendes de photos, alors on se dépêche quand même pour préparer nos affaires le plus rapidement. Ce voyage, ce n’est pas que les découvertes et l’aventure, c’est aussi le travail. Ensuite, on se met chacun devant un ordinateur et on commence à écrire. Il est 10 h heures Xinjiang, c'est-à-dire 12 h heures Beijing quand Yang Dong nous conseille de faire le Check Out des chambres. Papa me demande l’heure car il n’a pas de montre et quand je lui donne l’heure, il dit : « on a encore deux heures ». Alors on continue à écrire. Je les aide à faire un raccourci de dossier qu’on appelle Zip pour compresser les documents envoyés. Le travail enfin fini, on range les dernières affaires Il est 12h25, heure du Xinjiang. On descend et papa dit que normalement partout dans le monde il ne font payer que si l’on dépasse 12 h et qu’avec le peu que l’on a dépassé, les gens de l’hôtel, seront cléments avec nous. Mais en descendant, la dame de l’accueil nous dit qu’il faut qu’on paye 100 yuans de plus sur chaque chambre et papa n’est pas content, alors comme il sait qu’en Chine l’importance dans toute décision c’est le «leader », il le demande. Ensuite, quand ce dernier arrive il lui explique le problème. La jeune fille veut lui faire payer la moitié de la chambre alors que nous n’avons dépassé l’heure limite que de 25 minutes. Alors, le leader regarde sa montre et nous dit vous voulez dire de 2h et 25 minutes. Là, on comprend qu’il fonctionne à l’heure pékinoise. Ce qui m’énerve, c’est que les chinois ont envahi la terre du peuple Ouïgour en essayant de tout faire pour emprisonner sa culture, en changeant l’alphabet pour que personne d’autre ne comprenne ensuite. Ils sont censés respecter les minorités mais ils les obligent à parler le chinois alors qu’il parle tous Ouïgour et qu’ils peuvent très bien vivre sans parler mandarin. Ils les classent dans une case qu’ils appellent « minorités ethniques » comme si eux ils sont la majorité absolue et les meilleurs de la planète. Enfin, il y a une heure du fuseau horaire du Xinjiang qui ne sert à rien car dans toute l’administration elle n’est pas utilisée. Finalement, papa repart en payant 30 yuans. Après ce désagréable épisode, on peut enfin prendre la voiture. Ce n’est pas Harkan qui va nous emmener à Urumchi mais un ami de ce dernier qui s’appelle Alem. C’était un homme assez petit avec un ventre conséquent et un béret. Il ressemble à la caricature type du français. Au bout d’une heure de route, on arrive à Dabanchi la ville où les filles sont les plus jolies de Chine d’après une chanson, bien que je ne le pense pas. On s’arrête dans un petit restau avec trois tables. Maman téléphone en nous annonçant que l’éditeur a envoyé le contrat pour faire un livre. Je suis content mais elle me dit aussi qu’à la une des journaux français, des rumeurs courent que des activistes Ouïgours vont faire un attentat à Pékin. Moi, je pense que c’est encore une manœuvre du gouvernement chinois pour salir l’image du peuple Ouïgour. Mais papa me rappelle aussi que pour des raisons de sécurité des J.O. et les cameras que l’on a, il faut s’attendre à être arrêtés, ce qui est loin de me rassurer. Mais bon, je m’en fous ; ça peut être une belle expérience. A ce moment, un camion vert kaki rempli de soldats se poste devant le restaurant. Ils nous observent. Au bout de quelques minutes d’observation et d’échange de regard avec moi, ils s’en vont. A ce moment un grand plat de poulet que l’on avait commandé arrive et l’on mange. Je mange même la patte du poulet. Que c’est bon ! Un monsieur vient pour demander de l’argent et on comprend qu’il demande de l’aide pour construire une mosquée. Le téléphone d'Alem sonne pour la dixième fois, c’est pour cela qu’on l’appelle « monsieur le premier ministre ». Pour finir le repas, on demande d’avoir de l’eau où ont bouilli les nouilles qu’ils nous ont servies avec le poulet car en Chine au lieu de la jeter, ils la boient. Pendant le repas, j’épluche de l’ail pour papa et quand maman sait ça elle dit « oh non » car déjà que papa en mange beaucoup alors si je m’y mets ça va pas sentir bon à la maison. Je la rassure en lui disant que c’est pour papa et que si j’en mange c’est pour éviter de sentir l’odeur néfaste que dégage l’haleine de papa quand il l’appelle. Après avoir payé, papa va chez un coiffeur et comme je lui avais dit ça ne dura que 5 minutes

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