Premiers pas à Xining

Leçon de cuisine

Comme hier, on s’est couché à quatre heures du matin, papa a donné sa journée Off à tout le monde mais, travailleur comme il est, Yang Dong l'étudiant de l'école de photo, refuse de prendre sa journée car comme il le dit : « Je ne suis pas là pour m’amuser mais pour travailler». Alors, papa lui dit d’aller filmer le temple bouddhiste. Papa et moi, on se réveille tard. Je prends le temps de traîner, et ça fait du bien. Papa me donne une mission : apporter le linge sale aux femmes de chambres, mais elles ne comprennent rien de ce que je leur demande. Me voilà obligé de frapper à la porte de Liu Jia qui se réveille et qui m’aide. Mission accomplie : le linge compté pièce par pièce, sera prêt demain. Pendant que papa se prépare, on regarde la carte avec Liu Jia pour étudier le trajet pour passer de Altaï en Chine, à Ogly, en Mongolie ; on pense même à la possibilité d’un bout en avion si la route est impossible et si les rails n’existent pas. Papa enfin prêt, nous nous dirigeons avec Liu Jia vers un restaurant traditionnel de Xining. En chemin, on tombe sur une agence de voyage et on se renseigne sur les différents vols entre Urumchi et les villes proches de la Mongolie. On commence différents plats dont un qui est beaucoup trop épicé pour moi. Enfin, heureusement il y a d’excellents bambous et un plat de tripes de mouton ; un vrai délice ! On nous sert du thé à l’eau salé qui est tellement bon que j’en bois sept tasses. A croire que je deviens un accro au thé, comme papa. Nos pas nous conduisent vers un magasin qui vend des choses typiques de la région comme de la viande de yack, des sabres mais aussi de la médecine traditionnelle chinoise, mais on n’achète rien on ne fait que regarder avec les yeux…un peu comme maman me disait quand j’étais petit et qu’elle ne voulait pas que je touche les jouets qui me tentaient. Juste à coté il y avait un magasin de photocopies et Liu Jia se rappelle que papa veut faire nos cartes de visites. Pour 500 cartes de visite du voyage, on doit payer 240 yuans et tout sera prêt le soir même à 22 h. En France, ce même travail durerait plus de 3 jours. De retour à l’hôtel, j’écris mon texte et me repose. Liu Jia arrive avec des fruits. Et oh, bonheur je redécouvre la pomme que je n’ai pas mangé depuis deux ans à cause de mon appareil dentaire, ces bagues qui emprisonnaient mes dents et je dévore des lichies alors que je ne pouvais à peine les avaler à Paris. Ensuite je parle de voyage à Liu Jia et on s’amuse à s’entendre parler dans la langue de l’autre bien qu’en chinois j’ai un très bon accent. Papa nous appelle pour que l’on ajoute des légendes aux photos. Le travail fini on appelle mon cousin Aydin qui nous explique ce que l’on doit faire pour lui envoyer les photos dans le plus petit format possible. Ensuite, fatigué de sa journée sans manger, Yang Dong arrive épuisé mais il trouve la force pour parler avec papa de photographie et de film. C’est ça la passion sans doute ! On descend dans la rue pour aller à l’Internet café pour envoyer tout ce qu’il faut à Paris. Comme la journée de demain sera longue je me couche plus vite que d’habitude pour être en forme demain.