dimanche 27 juillet 2008

Histoires de langues turcophones




Silence, escalade, et aridité

Comme je parle de l’étape suivante de notre voyage après Turpan, papa m’explique qu’il faut penser et vivre le moment présent et pas toujours se projeter dans le jour d’après ou très peu. Et comme, je n’aime pas que l’on me contredise, je ne suis pas content. Finalement, papa m’explique que ce voyage nous permet aussi de découvrir de nouvelles choses mais que si on pense toujours au lendemain ou à la prochaine destination, jamais on ne profitera des moments présents. Bon, je comprends sa philosophie et je m’efforce d’y penser. On sort de Turpan pour s’enfuir vers le désert. Il y a un petit village du nom de Toyogh mais, là Harkan qui avait dit auparavant que tous les tickets étaient à ses frais nous annonce qu’il n’avait pas compté dans le prix total, ce « nouvel endroit touristique ». En gros, c’est à nous de payer. Papa nous demande de sortir et reste dans la voiture. Il parle en Ouïgour au chauffeur car l’Ouïgour est proche de l’Azéri et que papa parle Azéri, ce sont des langues turcophones. Autre négociation : papa fait comprendre que s’il y a une erreur de décompte, c’est au chauffeur de l’assumer. Question d’engagement. Affaire résolue. Le chauffeur paye les billets. A l’entrée, deux policiers nous demandent nos passeports, mais pour la première fois depuis le début du voyage, papa ne les a pas pris. Alors, il se met à parler en Ouïgour et comme les policiers sont Ouïgours, ils indiquent à papa un autre chemin pour éviter les contrôles de police ! On se retrouve dans les petites rues d’un village en terre et on commence à observer les habitants. Moi, bien sur j’observe les filles et au Xinjiang, elles sont vachement jolies. On parle avec les gens du village et on apprend qu’il y a un lieu de pélerinage musulman sur les hauteurs. On y monte et là on se retrouve face à deux vieux messieurs qui prient. Papa fait une donation pour l’entretien de la mosquée. Au bout de ce lieu de pèlerinage, on pénètre dans une sorte de grotte. Il y fait sombre et froid, mais c’est un bon endroit pour se recueillir. Un groupe de personnes de la même famille sont en train de pleurer. On reste discrets, silencieux, puis on s’éloigne vers la mosquée. Il y a une cour vide où personne semble nous attendre. On est au point de se faire renvoyer quand l’Imam arrive pour la prière. On descend dans un sous sol où l’air est plus frais qu’en hauteur et plus agréable pour prier.  Papa prend des photos aussi.

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