jeudi 31 juillet 2008

Toujours plus de compagnons

gedihnmw

Organisation

Pendant ce temps Papa parle avec un Ouïgour et prends son nom et son téléphone. Au bout de 10 minutes Liu Jia nous appelle pour dire qu’elle a trouvé un hôtel. On se retrouve dans une chambre au 9ème étage avec une très belle vue. Liu Jia vient dans notre chambre pour organiser la suite du voyage. Finalement, on décide de prendre le un train de Hami à Xi’an d’où on prendra un avion jusqu’à Hohhot d’où on prendra un train jusqu’ à Xilinhöt où viendra nous chercher notre ami Ayin qui photographie les nomades de Mongolie intérieure. Ensuite Papa et Liu Jia vont acheter les autorisations pour l’éclipse et moi je finis mon texte. Quand j’ai fini et qu’ils ne sont toujours pas revenus je regarde le match de basket Argentine-Serbie. Pendant ce temps, ma cousine Roshanak m’appelle de Paris pour me dire que les paquets qu’on a envoyé de Xi’an sont arrivées et elle demande la suite du voyage que je lui explique. Au moment où le match se termine, Papa arrive et me dit que les autorisations pour nous tous coûtent trop chers alors au lieu de payer 300 yuans par personne Papa, avec l’aide du chauffeur que papa avait rencontré devant la gare, ont loué un mini bus pour 300 yuans pour aller par un autre endroit voir l’éclipse. Comme j’ai faim avec papa on va manger une soupe en face de l’hôtel et on va dans un Internet café pour envoyer le texte et faire les recherches que je veux faire. Ensuite je remonte dans la chambre pour aller me coucher car le lendemain nous attend une journée pleine de sensations.

Dans le train pour Hami






Train de jour

Réveil aux aurores ce matin. Je prépare avec Papa les affaires pour pouvoir être prêt pour le départ du train. Mes affaires prêtes, je descends pour prendre un petit déjeuner. Je rentre dans la voiture et attends. Puis tout le monde arrive. Je remarque un nouveau bagage qui est comme un long tube et papa me dit que c’est Ghazi qui a fait déposer sa calligraphie. A la gare, pour le contrôle des bagages si je passe tranquillement, je constate que tous les liquides sont pris puis mélangés pour voir si on ne peut pas faire des explosifs ! Au bout d’un quart d’heure on repart avec tous les bagages et Papa est rassuré car il ne nous ont rien confisqué. On entre dans le train et on va vers nos places assises car comme ce n’est pas un train de nuit il n’y a pas de couchettes. Mais on n’est pas autour de la même table alors on demande à deux personnes s’il peuvent échanger avec nous. Au début ils refusent mais comme la contrôleur nous aide, ils acceptent. Je m’installe et j’écoute de la musique sur mon Ipod Touch. Au bout d’une heure, un jeune homme vient nous parler en anglais pour nous demander ce qu’on veut pour manger. La vie s’organise dans le train : Yang Dong dort sur une banquette, moi je parle avec le jeune homme de basket et Papa et Liu Jia commandent le repas. En revenant du déjeuner, je commence à écrire pendant que Papa marche dans le train. En revenant il me dit qu’il y a un indien qui parle chinois et qui est étudiant en MIT assis un peu plus loin derrière nous. Je vais lui parler et j’aprends qu’il ne parle pas indien et qu’il a appris le chinois quand il vivait en Malaisie. Vers 16h on arrive à Hami et Papa propose à l’indien de venir avec nous. Il accepte. Papa demande à Liu Jia et à l’indien de trouver un hôtel autour de la gare.

mercredi 30 juillet 2008

Dernière heures à Urumqi

Sous surveillance dans la bazar

On prend la voiture pour aller au Bazar de la ville. On s’attendait à un vieux bazar mais on est face à une grande rue avec des petits magasins les uns après les autres qui ressemblent à n’importe quelle rue marchande des villes ou villages touristiques français. De ce grand bazar oriental que papa a vu il y a 13 ans, il ne reste rien. Enfin si, il reste ses photos ! Pour remplacer les petites échoppes, des gens portent sur eux tels des cintres ambulants, des chemises à vendre en criant pour attirer le client. Il y a aussi des gens qui posent à terre ce qu’ils ont à vendre comme de la nourriture, des petits objets ou des vêtements. Quand on arrive, on commence à filmer. Un policier nous suit, puis comme il voit que l’on quitte sa zone de surveillance, il appelle un collègue qui se trouve dans la zone de surveillance vers laquelle on se dirige. Au bout de 5 minutes on se retrouve suivis par trois policiers et deux de leurs collègues sont en train de contrôler notre chauffeur. Alors, on demande à Liu Jia de demander au chauffeur de venir nous chercher plus loin pour éviter les policiers. Au bout de quelques minutes on monte dans la voiture et on part vers un autre endroit. On marche autour d’une place où il y a plusieurs magasins ; on entre dans un magasin de CD mais quand le vendeur voit que l’on filme son magasin il nous vire ; on apprend ensuite que c’est parce qu’il vend des CD piratés. On mange une glace et je pense à mon cousin Soheil qui adore les glaces, c’est la seule personne avec qui j’ai mangé trois boules de glace en même temps dans mon glacier préféré aux Saintes-Maries-de-la-Mer dans le Sud de la France. Mais la police est encore là. Alors, on reprend la voiture et on part pour le musée mais le musée est fermé et papa parle à maman au téléphone encore de boulot. C’est un peu trop mais bon, il faut bien qu’ils travaillent. Comme le musée est fermé papa décide de partir vers une colline en haut de laquelle on voit toute la ville. Sur le chemin, des statues en herbe ont envahi une rue. On s’arrête. On se trouve face à un centre commercial à l’intérieur duquel il y a un vendeur spécialisé en Camera pour acheter des cassettes car il nous en manque déjà. Mais il n’en a pas . On lui demande une adresse où il peut y en avoir, il nous en donne une mais nous dit que ce sera fermé. Alors avec papa et Yang Dong on sort et on va photographier les statues mais dans un mouvement de précipitation, je fais tomber l’appareil photo de papa avec son objectif grand angle mais heureusement au final rien est cassé. A ce moment papa reçoit un coup de fil de Liu Jia qui lui dit qu’elle a acheté les billets de train pour Hami le lendemain matin. A ce moment, papa lui dit qu’il va passer le téléphone à Yang Dong pour lui dire où se trouve l’endroit où on peut trouver les cassettes mais comme Yang Dong lui dit que c’est fermé elle ne veut pas y aller mais papa lui explique que c’est courant qu’un vendeur donne le nom d’un magasin mais dise qu’il est fermé pour qu’on achète chez lui. Alors Liu Jia y va est au bout d’un quart d’heure elle appelle en disant que c’est ouvert alors papa prend un taxi et y va. Pendant ce temps, il me demande de prendre des photos des statues et quand je finis, je vais m’asseoir sur des marches et joue à Snake sur le portable de Yang Dong qui est en train de filmer et de prendre des photos. Pendant que je joue, il y a mon cousin Soheil qui appelle je suis content de l’avoir au téléphone et je prends des nouvelles de lui et surtout de sa fille Mona qui a trois ans. Il me dit que tout va bien alors je suis content pour eux. Papa et Liu Jia arrivent avec 20 cassettes, je suis content. On rentre à l’hôtel et on demande au chauffeur de venir nous chercher le lendemain à 6h30 heure du Turkestan pour être à l’heure pour notre train qui part à 7h53. On va dans la chambre on va sur Internet un peu, puis j’écris mes textes et je vais dormir.

Le maître de peinture







Rencontre avec Ghazi

Aujourd’hui je me lève tôt car il ne faut pas être en retard quand le chauffeur de Ghazi vient nous chercher. C’est un homme de taille moyenne, avec une cicatrice à la joue et qui ressemble plus à un turc qu’à un chinois. On arrive dans une rue où les bâtiments sont bordés d’un parc où des vieux messieurs jouent au Go, je jeu de société national chinois. Je rentre dans un bâtiment qui vient d’être nettoyé vu la grande flaque d’eau. Je monte et chaque porte ressemble à la porte de chez Marina, ma « presque » tante, qui a une porte de près de deux mètres en fer avec une épaisseur de près de 50 cm. Papa m’explique qu’il y a un problème de sécurité dans cette ville. On monte de quelques étages et on sonne devant une porte similaire aux autres. Un jeune homme d’environ 19 ans nous ouvre la porte ; il est habillé en vêtements militaires. C’est le petit fils de Ghazi. On s’avance et son fils nous salue ; il a la cinquantaine et est ingénieur informatique. Il nous accompagne vers le salon où nous attend Ghazi qui est plus à l’aise qu’au dîner d’hier soir car il est chez lui. Il est habillé d’une chemise blanche tachée et vient nous saluer. Il nous montre ses tableaux. Il nous les explique un par un. J’ai appris qu’un Ouïgour avait écrit, il y a 100 ans, un dictionnaire de la langue Ouïgour mais qui avait été interdit de traduction par le gouvernement chinois qui ne voulait pas que les Ouïgours ait quoi que ce soit pour apprendre leur langue. Il a fallu attendre que ce livre soit traduit en anglais pour que les anglophones mettent une pression sur le gouvernement chinois pour qu’il le publie en langue Ouïgour. Ce sera chose faite en 2007. Il nous raconte l’histoire de Roméo et Juliette Ouïgour qu’il a peinte. On quitte le salon pour rejoindre une table où sont posés des centaines de tubes de gouaches. Il s’asseoit et continue la peinture qu’il a commencée auparavant. Il mélange les couleurs et quand le mélange est bon, il pose la peinture sur sa toile. Il fait d’abord une petite toile qui sera un modèle pour une beaucoup plus grande. Ensuite devant la peinture d’un paysan, il nous explique que pour lui les paysans sont les hommes les plus libres. Ils sont peut être pauvres et ils font le même métier toute leur vie mais ils n’ont pas de problème d’heure sup, de 35h, d’augmentation de salaire que connaissent les sociétés occidentales d’aujourd’hui. Lui, il travaille et quand il a fini, il se repose, il pense, il rêve ce que ne fait jamais un fonctionnaire qui ne pense qu’a faire ses 35h et partir chez lui. Après nous avoir expliqué cela, il nous invite à prendre quelques fruits que son petit-fils emmène sur la table. Pendant que l’on mange, il arrive un petit garçon d’environ 10 ans qui est déjà à l’Université, c’est un surdoué. C’est aussi un petit-fils de Ghazi. Quand on a fini, le fils de Ghazi nous montre le DVD qu’il a fait sur le travail de son père. Je dis à papa que çela ressemble beaucoup au travail d’Aydin avec papa, et il me dit mais tu sais, Aydin je le considère comme mon fils. Quand on a fini de voir le DVD, Ghazi demande à papa de le prendre en photo et moi je filme, puis je photographie. Je risque même de faire tomber le tableau de Ghazi. Quand on a fini les portraits, Ghazi prend une feuille et vide la moitié de son tube d’encre Chinoise dans une assiette pour faire une calligraphie. Il prend le pinceau et je remarque que normalement sa main tremble mais que lorsqu’il prend le pinceau tout s’arrête comme s’il y a des messages qui se passe entre la main et le pinceau. Dans sa main, le pinceau fait des mouvements de danse comme si c’était une femme qui danse pour séduire des hommes. Papa est ému par ce mouvement en même temps délicat et majestueux,. Il en a les larmes aux yeux. Sa calligraphie terminée, il avait besoin de mettre sa signature pour affirmer qui est l’artiste. Il cherche dans un placard une petite pierre puis une grosse et un boîtier rond dans lequel une encre rouge lui permet de signer ses calligraphies. Il prend un magazine et une serviette en papier, qu’il pose sous sa calligraphie à un endroit précis. Il prend la petite pierre, la regarde et la tourne délicatement dans tous les sens pour trouver le bon sens pour signer à l’endroit. Il enfonce dans le bon sens cette pierre dans l’encre rouge et avec sa main de près de 75 ans, il appuie sur la pierre et la ressort de l’encre et d’un rouge sang, il la pose sur sa feuille. Il prend l’autre pierre refait le même geste et après avoir changé la place du magazine et de la serviette en papier sous sa feuille, il met sa deuxième signature et ensuite pendant quelques secondes il observe en silence son œuvre pour admirer le travail accompli mais aussi pour voir s’il l’a achevé. Le travail fini, il nous regarde et me dit que c’est pour moi mais me dit qu’il lui reste une chose à faire pour finir cette calligraphie c’est de l’encadrer d’un beau papier et qu’il nous l’enverra une fois ce travail terminé. Je le remercie et me prépare à partir avec papa quand il nous invite à déjeuner. On dit au revoir à toute la famille et on descend les escaliers. Arrivé en bas je remarque que, comme d’habitude j’ai oublié quelque chose en haut alors je remonte. Et je repense à ce que j’entends souvent : « quand on n’a pas de tête, on a des jambes. » Je rejoins tout le monde pour aller déjeuner. Tout le monde connaît Ghazi et le salut. C’est un déjeuner joyeux. Ensuite, quand on a fini on se lève et je parle avec le petit fils de Ghazi et on parle de l’identité des Ouïgours et de son pays dont il est fier. Et quand je lui demande de quel pays il parle, il me répond du Turkestan Oriental qui est, pour lui son pays et pas la Chine. Ensuite je lui dis qu’il faut qu’il croit en son pays et on part.

mardi 29 juillet 2008

Entre melon et tension



Arrivée à Urumqi

Après, papa va acheter de l’eau et on reprend la voiture pour aller visiter la plus grande mine de sel de Chine. Au bout d’une heure on arrive au bord d’un Lac de sel qui est le deuxième point le plus bas du monde. J’envoie un SMS à Estelle, la marraine de maman qui et en Camargue, près de salins, pour lui dire où on est. Papa repère un endroit où le point de vue est meilleur…pour nous, pour les photos, pour les films. On reprend la voiture et se retrouve dans un endroit fermé par de grandes barrières où l’entrée est payante à un prix très élevé. On appelle le grand peintre Ghazi qui est aussi un ami de papa, pour lui annoncer notre arrivée à Urumchi. Quelques minutes plus tard il nous rappelle et nous annonce qu’il nous a réservé un hôtel et qu’il nous attend à dîner à 20 h. Il est 19h15 et on est à une heure environ de Urumchi. En plein milieu de la route on s’arrête pour voir des monstres qui, nous attendent rangés en rang comme des piquets les trois bras grand ouvert comme la lame d’une machine à couper les légumes : ce sont des milliers de Monsieur et Madame Eolienes. Des tas de cars avec de touristes chinois qui se font photographier en imitant les monstres s’arrêtent et quand une petite voiture de Ouïgours vient, il me prenne tous pour un des leurs ; je suis très honoré. Papa achète deux gros melons que je mange avec joie ils croquent sous la bouche et sont extraordinairement savoureux. Vous connaissez sûrement les fameux melons de Hami. En fait, ils sont si bons dans tout le Xinjiang et que c’est parce que Hami et la ville la plus proche de la Chine que les Chinois ont rendu fameux les melons de Hami. On arrive à l’hôtel Tumaris, un hôtel trois , réservé par Ghazi. On a trois chambres, rapidement et à moitié prix grâce à Ghazi. Pendant qu’on l’attend, Yang Dong prépare la caméra pour filmer et là, un jeune chinois arrogant qui se croit le plus fort tente de nous interdire de filmer, mais papa ne se laisse pas faire et montre au jeune homme qu’il s’en fou de ce qu’il est en train de dire. Le Chinois continue quand même à protester jusqu’au moment où arrive Ghazi et là, il se met en arrière. Yang Dong filme ce personnage qui est un homme assez âgé avec les cheveux en arrière, tel un parrain sicilien et un ventre qui montre qu’il a de quoi manger. C’est un homme aux yeux en amandes, qui prend papa dans ses bras. Son physique n’est qu’une petite partie de l’extraordinaire du personnage. On se dirige vers le fond de l’hôtel dans une salle au milieu de laquelle il y a une piste pour danser. On s’asseoit à une table… Enfin installés, on peut regarder le spectacle qui traverse les routes de la soie. Il y a des filles et des garçons Russes, Kazakhs, Ouïgours ou Tadjiks qui viennent. C’est incroyable comme les filles sont jolies là bas. La personne qui présente le concert a la tête ronde, des traits russes et le turcs ; en réalité, il ressemble beaucoup à un azéri. Là-bas, dans la rue il y a peu de Chinois mais plus des personnes que l’on pourrait trouver à Bakou, à Dubaï ou à Téhéran. Pendant le dîner, Ghazi me dit que grâce au reportage qu’a fait papa sur les Ouïgours en 1995, il a sorti ce peuple de l’ombre. Il m’a aussi dit que je dois toujours avoir l’objectif de faire mieux que mon père et pas de faire comme lui. Après cette discussion, je vais filmer les danses. Quand tout le monde a fini Ghazi dit à papa qu’il doit y aller, papa se lève et on se lève tous pour l’accompagner à la porte. Respect. On le remercie encore. Papa et Ghazi se prennent dans les bras. Demain, on ira le voir. On remonte dans la chambre et comme il y a Internet on en profite pour y aller. Je regarde les news et voit que Kazadic a été transféré à La Haye pour crime de guerre et crime contre l’humanité lors du génocide en Bosnie et en Serbie. Je vois aussi la très bonne question de la journaliste américaine de CNN Christine Azanpoor à Monsieur Nicolas Sarkozy, lors de la conférence de presse avec Obama sur le terme « nettoyer au Karcher » la racaille. C’est une expression qui peut être interprétée comme raciste, et qui ne sera pas à oublier avec quelqu’un comme Obama qui a réussi, en étant selon les critères de Monsieur Sarkozy « une racaille ». Sarkozy répond comme d’habitude à coté mais surtout, il fait une gaffe phénoménale en disant qu’il n’y a pas eu d’émeutes depuis le début de son mandat tout en oubliant les émeutes à Villiers Le Bel en banlieue parisienne. Ensuite comme d’habitude je regarde l’évolution des transferts de foot, l’actualité du foot et des compétitions dans le monde avec le site de la FIFA et l’actualité de mon équipe favorite l’OM. Enfin je regarde sur un forum d’iraniens vivant dans un pays francophone ou parlant français les actualités sur l’Iran et les questions que peuvent se poser les jeunes d’aujourd’hui. Pour finir, comme je rate plus d’un mois et demi de ma série quotidienne Plus Belle La Vie, je regarde ce qui se passe mais à l’aide d’un site non officiel je peux savoir se qui va se passer. Bien sur sans oublier de regarder mes mails. Quand j’ai fini, j’écris mon texte. Papa est tellement fatigué que pour ne pas dormir il va marcher et moi je continue à écrire mon texte mais il est tellement fatigué qu’il revient quelques minutes plus tard. Quand j’ai fini mon texte, je l’envoie par email à ma mère qui va le corriger et le mettre sur le blog. Puis je me prépare pour aller dormir et je dors en attendant le lendemain.

Sur la route vers Urumqi





De l'emprise des Chinois

Ce matin, on se réveille tôt pour pouvoir préparer nos bagages et prendre la voiture en direction d’Urumchi. On prend notre temps, car comme on doit partir en voiture et pas en train, on n’est pas pressé par un horaire. Mais, on a du travail de légendes de photos, alors on se dépêche quand même pour préparer nos affaires le plus rapidement. Ce voyage, ce n’est pas que les découvertes et l’aventure, c’est aussi le travail. Ensuite, on se met chacun devant un ordinateur et on commence à écrire. Il est 10 h heures Xinjiang, c'est-à-dire 12 h heures Beijing quand Yang Dong nous conseille de faire le Check Out des chambres. Papa me demande l’heure car il n’a pas de montre et quand je lui donne l’heure, il dit : « on a encore deux heures ». Alors on continue à écrire. Je les aide à faire un raccourci de dossier qu’on appelle Zip pour compresser les documents envoyés. Le travail enfin fini, on range les dernières affaires Il est 12h25, heure du Xinjiang. On descend et papa dit que normalement partout dans le monde il ne font payer que si l’on dépasse 12 h et qu’avec le peu que l’on a dépassé, les gens de l’hôtel, seront cléments avec nous. Mais en descendant, la dame de l’accueil nous dit qu’il faut qu’on paye 100 yuans de plus sur chaque chambre et papa n’est pas content, alors comme il sait qu’en Chine l’importance dans toute décision c’est le «leader », il le demande. Ensuite, quand ce dernier arrive il lui explique le problème. La jeune fille veut lui faire payer la moitié de la chambre alors que nous n’avons dépassé l’heure limite que de 25 minutes. Alors, le leader regarde sa montre et nous dit vous voulez dire de 2h et 25 minutes. Là, on comprend qu’il fonctionne à l’heure pékinoise. Ce qui m’énerve, c’est que les chinois ont envahi la terre du peuple Ouïgour en essayant de tout faire pour emprisonner sa culture, en changeant l’alphabet pour que personne d’autre ne comprenne ensuite. Ils sont censés respecter les minorités mais ils les obligent à parler le chinois alors qu’il parle tous Ouïgour et qu’ils peuvent très bien vivre sans parler mandarin. Ils les classent dans une case qu’ils appellent « minorités ethniques » comme si eux ils sont la majorité absolue et les meilleurs de la planète. Enfin, il y a une heure du fuseau horaire du Xinjiang qui ne sert à rien car dans toute l’administration elle n’est pas utilisée. Finalement, papa repart en payant 30 yuans. Après ce désagréable épisode, on peut enfin prendre la voiture. Ce n’est pas Harkan qui va nous emmener à Urumchi mais un ami de ce dernier qui s’appelle Alem. C’était un homme assez petit avec un ventre conséquent et un béret. Il ressemble à la caricature type du français. Au bout d’une heure de route, on arrive à Dabanchi la ville où les filles sont les plus jolies de Chine d’après une chanson, bien que je ne le pense pas. On s’arrête dans un petit restau avec trois tables. Maman téléphone en nous annonçant que l’éditeur a envoyé le contrat pour faire un livre. Je suis content mais elle me dit aussi qu’à la une des journaux français, des rumeurs courent que des activistes Ouïgours vont faire un attentat à Pékin. Moi, je pense que c’est encore une manœuvre du gouvernement chinois pour salir l’image du peuple Ouïgour. Mais papa me rappelle aussi que pour des raisons de sécurité des J.O. et les cameras que l’on a, il faut s’attendre à être arrêtés, ce qui est loin de me rassurer. Mais bon, je m’en fous ; ça peut être une belle expérience. A ce moment, un camion vert kaki rempli de soldats se poste devant le restaurant. Ils nous observent. Au bout de quelques minutes d’observation et d’échange de regard avec moi, ils s’en vont. A ce moment un grand plat de poulet que l’on avait commandé arrive et l’on mange. Je mange même la patte du poulet. Que c’est bon ! Un monsieur vient pour demander de l’argent et on comprend qu’il demande de l’aide pour construire une mosquée. Le téléphone d'Alem sonne pour la dixième fois, c’est pour cela qu’on l’appelle « monsieur le premier ministre ». Pour finir le repas, on demande d’avoir de l’eau où ont bouilli les nouilles qu’ils nous ont servies avec le poulet car en Chine au lieu de la jeter, ils la boient. Pendant le repas, j’épluche de l’ail pour papa et quand maman sait ça elle dit « oh non » car déjà que papa en mange beaucoup alors si je m’y mets ça va pas sentir bon à la maison. Je la rassure en lui disant que c’est pour papa et que si j’en mange c’est pour éviter de sentir l’odeur néfaste que dégage l’haleine de papa quand il l’appelle. Après avoir payé, papa va chez un coiffeur et comme je lui avais dit ça ne dura que 5 minutes

lundi 28 juillet 2008

Danses sur les routes de la soie



Echappées et questions

Au bout d’une heure, mi boulot mi détente on prend la voiture pour aller voire un spectacle de toutes sortes de danses de la route de la soie. Et les yeux des danseuses crèvent les yeux des spectateurs. Je me retrouve à coté d’un groupe de français et d’un monsieur un peu rond qui est un ancien rugbymen et que j’ai vu pour la première fois avec un cigare à la main, avant de rentrer pour voir le spectacle. Il me dit qu’il est le représentant d’un groupe de personnes qui organisent des voyages sur la route de la soie. Il me demande si je suis là pour l’éclipse, je lui dis non, pour les J O, je lui dis non, puis il me demande si je suis là pour la famille, je lui redis non. Ensuite il me demande si je comprends la langue Ouïgour, je lui dis non, mais que mon père oui. Alors là, il est persuadé que papa est Ouïgour, je lui dis non et il me demande s’il est Kazakh, je lui dis qu’il est iranien. Pendant le spectacle, j’observe bien les danses mais aussi les filles. Qu’est ce qu’elles sont jolies ! Ensuite vers la fin un français, demande pour quelle raison je suis venu. Je lui explique alors le voyage et donne le site et le titre du livre que papa a fait sur les routes des la soie. Ensuite, en face de l’hôtel avec Harkan, on mange mais moi je pars avant. Comme Harkan aurait dit qu’il allait dormir dans la chambre de Yang Dong, il me donne la caméra car Yang Dong et Liu Jia ont peur qu’il la vole. Cela me fait rigoler cette idée, mais je prends la caméra. Finalement Harkan n’a même pas dormi dans la chambre. Moi j’écris un peu puis je vais me coucher pendant que papa et Liu Jia continue de travailler sur les légendes.

La vallée du raisin





Impressions

La maison de Harkan où nous sommes invités, forme un rectangle autour d’une cour avec plusieurs salles. Dans l’une d’elles, un monsieur d’environ 70 ans avec une barbe et des yeux bleus nous accueille avec l’un de ses petits-fils dans les bras. On s’installe un peu de la même façon que chez le musicien et prend un bol de laghman. Un instant d’inattention, je renverse le jus sur ma chemise. Je vais la rincer dans la rivière qui borde la maison de notre chauffeur. Après avoir mangé, et remercié on reprend une nouvelle fois la route. Nouvelle séparation, pour une nouvelle découverte. On découvre un minaret fait en terre et qui part d’une base très grande pour finir en une plus petite. Je parle avec papa du prix d’entrée, car je le trouve trop cher mais papa négocie en disant qu’une mosquée, comme toute maison de Dieu, doit être gratuite pour des croyants mais ça ne marche pas. Alors, on ne va pas dans le minaret. On repart avec le chauffeur vers la vallée du raisin. Sous les vignes, un Dj met de la musique pour que des filles et des femmes dansent. On prend le temps d’observer la scène. Quand on part le Dj fait une dédicace à « ses nouveaux amis qui viennent de France ». Sur la route du retour, un homme et son fils vendent du raisin. On prend 2 kilos et sur le trajet, j’en mange la moitié. On va voir Liu Jia, je lui propose des raisins mais comme elle en a déjà acheté, elle me dit : « Ils sont pourris les vôtres. » J’avoue, ça m’énerve. J’ai toujours appris de mes parents que quand quelqu’un vous offre quelque chose, il faut avoir le cœur de remercier et d’accepter ; sans critiquer, sinon, c’est comme une claque qu’on donne.

Le maître de musique





Quelques notes de musique ou le voyage lointain

Papa insiste pour voir un maître de musique Ouïgour. Alors le chauffeur s’éloigne de Turpan et nous emmène dans les petites ruelles en terre d’un petit village. Il s’enfonce dans une petite cour, et là, un homme de taille moyenne avec une moustache nous accueille dans sa maison. Il s’appelle Abdul Rahman Ebrahim. C’est le plus grand musicien de musique Ouïgour de Turpan. On s’installe en tailleur à terre mais moi, j’ai beaucoup mal à rester assis comme ça. Il nous sert du thé et un pain dur comme du bois. Ensuite, il va chercher son instrument et là, commence le bonheur absolu : les yeux fermés, il commence à jouer et d’une voix majestueuse, il chante. Sa voix est tellement belle, qu’elle procure toutes les sensations. En le filmant j’ai du mal à ne pas tout lâcher pour seulement écouter mais c’est en pensant à mon cousin Aydin qui joue à peu près du même instrument que j’ai continué à filmer pour pouvoir lui montrer la vidéo à mon retour à Paris. En plein milieu du morceau, Harkan met dans sa voiture au max, la chanson révolutionnaire italienne A Belachao mais en russe. Bien que papa adore cette chanson, il n’est pas content de l’attitude du chauffeur et lui demande d’éteindre tout de suite. A la fin de ses morceaux, il nous emmène au fond de sa maison dans un petit patio à l’ombre des multitudes de vigne de raisin vert de Turpan qui courent au-dessus de nos têtes. En plein milieu de cette cour, il y a son atelier. En plus d’être musicien et chanteur, il fabrique ses instruments et aussi des berceaux pour gagner sa vie. Il nous montre comment à l’aide d’une machine il fabrique un pied de berceau en bois ciselé. Je trouve ça magnifique et extrêmement surprenant. Papa se renseigne sur les meilleurs musiciens Ouïgours et demandent si le musicien a un Cd mais il n’a que des VCD que l’on ne peut pas lire en France. On le remercie pour tout. Au moment où je le salue, il me prend dans ses bras, ce qui m’a beaucoup touché.

Plongée dans la culture Ouïgour


Histoire de portable (suite)

Je suis si fatigué au réveil, que je vais même jusqu’à demander à papa de ne pas venir avec lui. Au début, il hésite, mais finalement il me demande de me lever. Je le fais et me prépare vite pour partir avec papa, Yang Dong et Harkan qui signifie « libre » en Ouïgour comme la partie « Azad » de mon prénom persan. J’apprends que Liu Jia doit faire des légendes pour papa et qu’elle ne viendra pas avec nous. Bon, encore une galère avec le téléphone portable de Papa. Direction : le bazar. On rentre dans une petite ruelle remplie de monde où les gens rient, marchandent tout en achetant des choses de la vie quotidienne. En se dirigeant vers le second, on s’enfonce dans une petite rue où mille et une saveurs d’Orient se mélangent. On achète deux sortes de raviolis au bœuf et on les mange. C’est notre petit-déjeuner ; que c’est bon ! Puis, Papa trouve les chapeaux qu’il cherchait. Après le chapeau Mao puis le chapeau Hui, voilà le chapeau Ouïgour. C’est un chapeau qui se porte plus petit que la taille de la tête et qui à toujours des dessins brodés. Chaque dessin a une signification. Le mien est vert à base carrée avec des dessins blancs et rouges qui ressemblent à une fleur. Celui de papa est très similaire, il est juste plus grand d’une taille. On met nos chapeaux sur nos têtes et on se dirige vers… le réparateur de téléphone. Ca devient un gag cette histoire de téléphone ! Dans un coin de rue, derrière une vitre et un guichet, une jeune fille devant l’ordinateur et un garçon couvert de pansements nous attendent. On rentre et papa explique le problème : il ne peut plus lire ses mails sur son Black Berry. Le garçon prend le téléphone, l’observe et le rend en disant que tant que son patron n’est pas là il ne peut rien faire. On récupère le téléphone et on fait le chemin inverse et je constate encore que les filles de Turpan sont très jolies. Devant la voiture, il y a un magasin qui vend des livres en chinois et en Ouïgour. Je me penche sur tous et je tombe sur un livre qui peut intéresser papa : c’est un livre de partitions de chanson d’amour sur les routes de la soie. Je lui tends, il le feuillette me félicite : « tu as l’œil » dit-il. Ca fait plaisir quand il me fait des compliments. Je lui dis que ça pourra aussi faire plaisir à ma petite sœur Djanan qui est un maître de piano pour ses 10 ans et demi. On sort du magasin et on passe de l’air climatisé à la chaleur de Turpan qui reste une chaleur agréable. On se dirige vers une sorte de pressing pour y déposer notre linge sale. J’attends que l’on prenne nos affaires en m’appuyant sur un mur qui n’est pas un mur : c’est une sorte de ventilation avec de l’eau et je me retrouve avec une chemise trempée, je n’étais pas content. Mais bon, avec la chaleur, ça sèche vite.

dimanche 27 juillet 2008

Sous contrôle






Le Turkestan Oriental (Xinjiang) sous surveillance

On va rejoindre Liu Jia et Yang Dong puis on se rend sur une plage très connue pour son sable qui a des vertus pour les rhumatismes et les articulations. Beaucoup de personnes s’enfoncent dans le sable pour se soigner. Ensuite on découvre des personnes enfouies dans le sable que papa photographie. De retour, papa reste dans la chambre pour travailler alors que je vais manger et à internet café pour envoyer mes textes. J’écris chaque jour et ca devient un plaisir. Je remonte les brochettes et le pain que j’ai acheté pour papa avant de manger. En face de moi s’assoient trois Ouïgours et je commence à parler avec eux. J’apprends que pour dire qu’une personne vient d’un pays, on rajoute « De » à la fin du nom du pays. Liu Jia me presse à partir, alors que je suis en train d’apprendre quelque chose sur l’une de mes langues de la famille.. Elle me dit : « il est minuit », je regarde la montre et je dis : « On a le temps puisque au Xinjiang, il est à peine 22h. » (on a changé de fuseau horaire). Finalement, on part pour aller au cybercafé et là, les gens refusent de me laisser entrer jusqu’au moment où je dis que je suis musulman ; là, il me laisse rentrer. Mais, le patron des lieux me vire juste avant que j’ai fini. Alors, on va dans un autre cybercafé qui refuse mais qui accepte pour Liu Jia ; alors je comprends qu’il y a une interdiction pour les étrangers. Elle doit télécharger ses photos et moi je dois envoyer des textes pour le blog. Je lui demande si elle peut le faire à ma place, elle ne comprend pas. Alors je me lève, je sors et je vais voir le troisième cybercafé. Quand Yang Dong me voit partir, il me suit et tente de m’aider à rentrer dans le cybercafé mais ça ne marche pas. Alors on retourne voir Liu Jia. Grâce à la gentillesse des gens du cybercafé, je peux faire ce que j’ai à faire en cinq minutes : j’envois mes textes à maman pour relecture et traduction en anglais.. Puis on rentre et on raconte cette aventure à papa.

Halte salvatrice



Des raisins, du thé et des sourires

On sort de la mosquée, et comme je meurs de faim, on nous indique la maison d’une famille Ouïgour qui nous sert des raisins, spécialité de Turpan et qui fait devant nous un plat national Ouïgour, le Laghman. C’est une soupe avec des nouilles, de l’agneau et des légumes. On voit arriver l’Imam de la mosquée et on apprend que la maîtresse de maison est sa fille. On discute avec lui. C’est un homme assez âgé qui se tient avec une canne. Il nous dit qu’il vient saluer sa fille et qu’il a 85 ans. Pendant le déjeuner je parle à papa de la langue Ouïgour. Il me dit que c’est une langue de racine turque. Alors, je lui demande si en Azerbaïdjan la langue est si différente qu’ici et si Maman Bozorg (la maman de papa) aurait pu parler ici. Il me répond qu’il y a quelques différences mais qu’elle pourrait faire une conversation sur le quotidien. Cette langue peut être comprise par les Kazakhs, les Kirghiz, les Ouzbeks, les Turques, les Turkmènes, les Azéris, des peuples nomades du nord du Japon ou de la Sibérie et que l’on trouve même des racines communes avec la langue Inuktitut des Inuit. Je trouve ça génial que plein de personnes puissent se comprendre avec une langue dans autant de pays différents. Notre discussion terminée, on part en remerciant. On va marcher dans le village. Trois femmes sont en train de faire du thé, on parle avec elles et on leur explique notre voyage. On apprend qu’elles sont toutes professeur, en vacances comme les élèves. On décide ensuite avec papa de laisser Yang Dong et Liu Jia se reposer et d’aller tous les deux marcher dans les hauteur près du lieu de pèlerinage. On escalade et ces moments de partage avec papa, dans cette intimité, me font du bien. On prend le temps d’échanger et pas seulement d’agir. En redescendant, je me casse la figure et papa m’apprend à descendre une montagne. Je suis content de passer des moments d’apprentissage avec papa.

Histoires de langues turcophones




Silence, escalade, et aridité

Comme je parle de l’étape suivante de notre voyage après Turpan, papa m’explique qu’il faut penser et vivre le moment présent et pas toujours se projeter dans le jour d’après ou très peu. Et comme, je n’aime pas que l’on me contredise, je ne suis pas content. Finalement, papa m’explique que ce voyage nous permet aussi de découvrir de nouvelles choses mais que si on pense toujours au lendemain ou à la prochaine destination, jamais on ne profitera des moments présents. Bon, je comprends sa philosophie et je m’efforce d’y penser. On sort de Turpan pour s’enfuir vers le désert. Il y a un petit village du nom de Toyogh mais, là Harkan qui avait dit auparavant que tous les tickets étaient à ses frais nous annonce qu’il n’avait pas compté dans le prix total, ce « nouvel endroit touristique ». En gros, c’est à nous de payer. Papa nous demande de sortir et reste dans la voiture. Il parle en Ouïgour au chauffeur car l’Ouïgour est proche de l’Azéri et que papa parle Azéri, ce sont des langues turcophones. Autre négociation : papa fait comprendre que s’il y a une erreur de décompte, c’est au chauffeur de l’assumer. Question d’engagement. Affaire résolue. Le chauffeur paye les billets. A l’entrée, deux policiers nous demandent nos passeports, mais pour la première fois depuis le début du voyage, papa ne les a pas pris. Alors, il se met à parler en Ouïgour et comme les policiers sont Ouïgours, ils indiquent à papa un autre chemin pour éviter les contrôles de police ! On se retrouve dans les petites rues d’un village en terre et on commence à observer les habitants. Moi, bien sur j’observe les filles et au Xinjiang, elles sont vachement jolies. On parle avec les gens du village et on apprend qu’il y a un lieu de pélerinage musulman sur les hauteurs. On y monte et là on se retrouve face à deux vieux messieurs qui prient. Papa fait une donation pour l’entretien de la mosquée. Au bout de ce lieu de pèlerinage, on pénètre dans une sorte de grotte. Il y fait sombre et froid, mais c’est un bon endroit pour se recueillir. Un groupe de personnes de la même famille sont en train de pleurer. On reste discrets, silencieux, puis on s’éloigne vers la mosquée. Il y a une cour vide où personne semble nous attendre. On est au point de se faire renvoyer quand l’Imam arrive pour la prière. On descend dans un sous sol où l’air est plus frais qu’en hauteur et plus agréable pour prier.  Papa prend des photos aussi.

La porte du Turkestan Oriental (Xinjiang)



Arrivée à Turpan

Dans mon sommeil, une voix me dit : « Il faut se réveiller, le train arrive dans 20 minutes. » Là, c’est de joie que je me réveille car je vais découvrir une autre partie de la Chine très différente de celle déjà traversée. Je me dépêche de rassembler mes dernières affaires pour être prêt pour sauter du train, dès l’arrivée à Turpan. Les affaires enfin prêtes, papa me demande de sortir la carte du Turkestan Oriental. Devant la caméra qui nous filme, on lit notre trajet et on réfléchit au parcours. Soudain, on arrive devant une gare pourtant ça ne fait pas 20 minutes. Alors, on continue à regarder la carte. Finalement je demande à Liu Jia si elle peut s’assurer que l’on est pas à Turpan. Eh bien si ! Il y a super urgence ; on arrive à rassembler toutes les affaires et on descend du train. On se retrouve dans une petite gare. A côté de chaque porte du train, un contrôleur habillé en bleu ciel me regarde. Ils sont alignés comme des soldats. Ils répètent ensemble le même mouvement pour remonter dans le train. Une chaleur matinale nous frappe et on se retrouve sur une place avec beaucoup de voitures et d’autocars. C’est loin de ressembler à la sortie de la gare d’une grande ville en Chine ! A ce moment, un homme assez petit, la peau bronzée nous accoste et nous dis : je suis chauffeur et je peux vous emmener à Turpan pour 6 euros. Là, on comprend que nous ne sommes pas à Turpan, mais dans une ville à 45 minutes de voiture de Turpan. La gare de Turpan se trouve en réalité à l’extérieur de Turpan. On accepte la proposition de cet homme qui à l’air honnête. Sur la route je vois du sable, beaucoup de sable ; c’est le désert. C’est beau, c’est chaud d’une chaleur agréable. Papa attend d’arriver à Turpan car il veut voir comment la ville a changé depuis la dernière fois qu’il y est venu, il y a 13 ans. Ici, les gens sont beaucoup plus bronzés, avec des yeux ronds et beaucoup plus amicaux qu’à Pékin ; mais ça, c’est l’effet des grandes villes, comme à Paris où tout le monde est stressé et donc souvent désagréables. On fait une halte dans un grand restaurant recommandé par Harkan, mais papa préfère toujours les petits restaurants locaux où vont les habitants. Harkan nous propose de devenir notre guide. Après une bonne négociation sur les prix, le trajet, Papa accepte. Petite pose à l’hôtel, pour se rafraîchir, recharger les batteries du matériel vidéo, photo et des téléphones et s’organiser, et rendez-vous avec Harkan pour des découvertes. Première étape : encore résoudre un problème technique du téléphone portable de papa. Ca fait des jours que je lui dis que c’est son chargeur qu’il faut changer et peut-être pas son portable comme il le pense. Eh bien, j’avais raison. C’est pas simple tous les jours avec papa ; on n’est pas d’accord sur tout. Mais je suis content de ce voyage car finalement, on apprend à se connaître.

samedi 26 juillet 2008

Un anniversaire dans le train




Nuit sur les rails vers Turpan


On rentre dans la voiture 8 qui est notre voiture et on tombe dans notre compartiment avec une maman et son fils de 6 ans qui court, danse et saute partout. Une fois installés, papa nous propose d’aller manger. On se dirige vers le restaurant mais c’est trop tard, il n’y a plus de service. On attend le passage de la table à petit plat mais il n’y a que du porc alors pour son anniversaire de 56 ans papa ne mange que du riz. Papa voulait acheter des fruits, mais ils n’en ont plus. Alors, à l’arrêt suivant papa descend en courant avec Liu Jia pour acheter des fruits. Il remonte au dernier moment avec des pommes, des pêches et un fruit chinois qui s’appelle « le fruit de longue vie ». En face de notre compartiment il y a une fenêtre et le rideau de celle-ci représente des nomades avec des chameaux et papa joue beaucoup entre le paysage et le rideau. Ensuite de nombreuses personnes de la famille appellent papa pour lui souhaiter bon anniversaire ; ça le touche beaucoup. Pour son anniversaire, je lui fait souffler sa lampe torche pour faire croire à une bougie. Je m’allonge, lis mon livre puis je m’endors en espérant me retrouver demain à Turpan.

A la gare de Zhangye



Départ agité

Ici, les routes ne sont pas droites, on se croirait sur une route de montagne. On continue le chemin jusqu’à la gare et je suis content car quand je dis à Liu Jia qu’on va arriver bien avant le train de 19 H 59 elle me dit d’un air narquois : « ça, c’est ce que tu crois ! » Et on est arrivé à 18 h 15. Pour le moment, je vous le rappelle, on n’a pas les billets. Alors, papa cherche l’endroit pour acheter les tickets, il le trouve et, avec Liu Jia, ils se dirigent vers cet endroit où il y a une queue monstre. Papa demande à Liu Jia de voir si l’on peut passer devant tout le monde car nous sommes pressés mais, Liu Jia dit qu’en Chine c’est impossible. Heureusement, papa lui dit de traduire ce qu’il lui dit et, une minute plus tard ils sont tout devant ! Vous imaginez faire ça en France ? Arrivée devant le guichet Liu Jia regarde le tableau de bord, et demande à papa ce qu’elle doit faire car il n’y a plus de train pour aujourd’hui papa lui dit de demander s’il y a d’autres trains que ceux qui sont affichés. La dame du guichet répond que « oui » et qu’il reste quatre places et comme nous sommes quatre, nous avons réservé les dernières couchettes. Papa et Liu Jia arrivent avec les billets. On va voir le conducteur, il sort nos bagages et je le remercie de ce qu’il à fait pour nous. Papa lui donne 160 euros pour les deux jours puis 10 euros en plus pour la route du retour. On prend les bagages et les monte devant l’entrée de la gare. Papa et Liu Jia vont acheter du thé pour en faire.Yang Dong et moi restons pour garder nos bagages. A ce moment des dizaines de personnes se mettent en cercle autour de nous quand ils voient les caméras. On parle avec un, aux cheveux longs teints en châtain, une cigarette à l’oreille. C’est le patron d’une mine. On finit par entrer dans la gare et là une femme nous supplie de lui prêter l’un de nos tickets pour qu’elle puisse montrer un ticket d’adulte pour acheter un ticket à sa fille car là-bas pour acheter un billet pour enfant, il faut montrer un ticket adulte qui l’accompagne. Cet exemple montre que trop de restrictions parfois, entraîne la dérive de la loi. La femme revient, nous rend le billet et nous montre le billet de sa fille. On arrive finalement sur le quai. On attend le train. Au bout de quelques minutes, le train arrive en gare avec un bruit terrifiant.

Impatience






Derniers kilomètres

Moi, je veux absolument aller le plus vite possible à Zhangye et je demande toujours combien de kilomètres il nous reste, et s’il y a des avions entre le Xinjiang et la Mongolie. Comme nous sommes sur une route en travaux remplie de sable, avec des tas de sable en plein milieu de la route et papa qui, en tant que photo-reporter, s’arrête partout, le trajet dure deux fois plus de temps. On avance, on monte et on descend les montagnes et puis la voiture saute partout j’ai l’impression que l’on fait le tour du même endroit depuis plusieurs heures. Au bout d’un moment, on tombe sur une riche famille mixte de Tibétains et de Mongols qui vient faire du camping dans cette région. Comme, ce sont des gens du voyage, on leur demande comment faire pour aller à Zhangye. Ils nous conseillent la route que nous avons décidé de prendre bien qu’elle soit en travaux. On continue notre chemin après que papa ait fini sa soupe d’agneau qu’il a trouvé délicieuse. Je suis impatient d’arriver le plus vite possible à Zhangye. On arrive dans un village quelques minutes plus tard et papa se fâche parce qu’il ne trouve pas un endroit où manger qui l’inspire. Je pense qu’il fait attention à aller dans des endroits où l’on ne tombera pas malade. On est dans un restaurant appartenant à une famille Hui où les filles ne font que me regarder ; en Chine, mes sourcils font tomber toutes les filles. Le maître des lieux est un monsieur assez rond ; en parlant avec lui, je comprends qu’il à un fils du même age. On prend une photo tous ensemble et après, on reprend la route. Le voyage est plus cool parce que je ne me dispute plus avec Liu Jia. Je crois que j’ai compris la leçon. Dans un village, papa remarque un groupe de personnes, la tête recouverte de noire, mais quand il s’approche d’eux pour les photographier, ils s’enfuient. Plus tard on comprend que ce sont des personnes qui travaillent clandestinement dans les mines pour gagner un peu d’argent. Alors, on continue notre chemin. Au bout de quelques heures, on se retrouve sur une route nationale qui est bien plus en ordre que la petite route de montagne que l’on a prise auparavant. Sur cette route, les travailleurs sont sur les côtés et les obstacles sont rares. On arrive enfin à Zhangye.